Dans cette interview accordée à notre rédaction, le président du parti Bloc libéral (BL), Dr Faya Millimouno a réagi par rapport à plusieurs questions liées au processus de retour à l’ordre constitutionnel dans le pays. Selon les indiscrétions, le processus pourrait connaître un retard dû au manque de financement. Pour palier à cela, Docteur Faya Lansana Millimouno invite le gouvernement à mobiliser les moyens nécessaires quand à l’accomplissement de tout ce qui est prévu dans le chronogramme en vu d’un retour à l’ordre constitutionnel au terme des deux (2) ans convenu entre la junte au pouvoir et la Cédéao.
Guinee360 : (7) mois après le début du processus de retour à l’ordre constitutionnel, les partenaires techniques et financiers n’ont pas encore réagi par rapport au financement financement. Quelle lecture faites-vous de cette situation qui risque d’impacter l’ensemble du processus ?
Dr Faya Millimouno : C’est dommage parce que la Guinée est en crise. Et je crois que cette crise là pour sa solution il y a la communauté internationale qui s’applique. Comme vous le savez dès le coup d’Etat du 5 septembre 2021, la CEDEAO, l’union Africaine, l’Union Européenne, toute la communauté internationale a recommandé qu’il y ait tout de suite une démarche à mettre en place pour le retour à l’ordre constitutionnel. Il vous souviendra qu’entre les acteurs politiques et sociaux guinéens, ont étaient entrain de tabler sur trois (3) ans, alors la CEDEAO a négocier avec le gouvernement et le CNRD. Ils se sont entendus à l’insu de tous les acteurs sur les 24 mois. Alors ce que nous souhaitons en ce qui nous concerne et le gouvernement, le CNRD d’un coté, la CEDEAO de l’autre réussissent à mobiliser les moyens nécessaires à l’accomplissement de tout ce qui est prévu dans le chronogramme en vu du retour à l’ordre constitutionnel dans deux (2) ans.
Qu’est-ce que vous préconisez au cas où l’aide extérieure ne viendrait ?
Au cas où l’aide extérieure ne vient pas, cela va impacter négativement le processus, il sera difficile de tenir les vingt-quatre mois et ça sera bien dommage. Mais ce que nous pouvons souhaiter c’est que le CNRD et le gouvernement essaient de voir des financements alternatifs quitte à faire endosser par le budget national pour que des éléments essentiels au retour à l’ordre constitutionnel soient mis en place pour permettre au pays de finir avec la période transitoire dans les vingt-quatre (24) mois comme cela a été adoptée par le CNRD, le gouvernement d’un coté et la CEDEAO de l’autre.
Est-ce qu’il y a un risque réel de glissement du calendrier de la transition ?
Le risque de glissement existe, sauf qu’on ne souhaite pas qu’il y ait glissement. Comme je l’ai dit tantôt au moment où le gouvernement, le CNRD et la CEDEAO négociaient le chronogramme, s’il avait pris soin d’associer les acteurs politiques et sociaux peut-être que des idées auraient permis de faire un meilleur cadrage qui pouvait nous éviter d’être aujourd’hui dans une situation qui pourrait effectivement s’apparenter à une exaspération de la crise parce que si le financement n’est pas obtenu. On pourrait faire face à de sérieuses difficultés et aux quels cas il faut que le gouvernement et le CNRD prennent des dispositions pour des solutions alternatives.
On apprend que certains partis ont envi de bouder le cadre du dialogue en cours. Ces partis estiment qu’ils ne sont pas associés à certaines activités du processus. Est-ce que c’est le cas de votre parti ?
Je ne connais pas les partis qui seraient tentés de bouder le cadre de dialogue en tout cas le BL n’en fait pas parti. Nous sommes au cadre de dialogue et nous voulons y travailler pour que toutes les faiblesses que nous constatons soient corrigées plutôt que de bouder. En tout cas en ce moment là au Bloc Liberal comme au CPR, il n’est pas à l’agenda de bouder le cadre de dialogue. Mais plutôt de nous exprimer sur l’évolution de la mise en œuvre du chronogramme pour que tout ce que nous constatons comme faiblesse, et tout ce que nous pensons être des solutions porteuses, nous puissions les mettre à la disposition des intéressés et faire en sorte qu’on les prenne en compte. Si toutes les tentatives échouent et que les faiblesses que nous aurons constatées n’ont pas été corrigées en ce moment là, le parti comme la coalition vont réévaluer la situation pour décider de la conduite à tenir mais pour l’instant, il n’ait pas dans l’agenda de la CPR et du parti de quitter le cadre de dialogue.
Le gouvernement guinéen avait indiqué qu’il était en avance sur le déroulement du chronogramme de la transition. Êtes-vous du même avis ?
Puisque c’est le gouvernement qui le dit c’est au gouvernement qu’il faut demander. Nous nous n’avons pas pour l’instant d’éléments d’appréciations qui peuvent nous dire si oui ou non ce qu’il dise est vrai ou faux. Donc il appartient au gouvernement de réaffirmer que ce qu’il dit est vrai ou faux. Nous en ce qui nous concerne, nous sommes entrain de faire une révision de tout ce qui a été communiqué comme rapport et nous allons déceler dedans des éléments sur lesquelles éventuellement nous souhaitons des améliorations. Mais cette question s’adresse plutôt au gouvernement qui affirme être en avance sur le déroulement du chronogramme.