Le journaliste reporter d’images à Africaguinee.com, Sayon Camara a été victime d’agression ce samedi 08 avril 2023 par des agents de la police du commissariat central de Kaporo-Rails.
L’acte s’est passé au quartier Kipé dans la Commune de Ratoma, où notre confrère s’était rendu pour couvrir les opérations de dégagement des encombrants physiques qui s’effectuaient sur le tronçon Kipé Centre émetteur-Kaporo-Rails.
Malgré le fait qu’il a pris soin de s’identifier en présentant sa carte de presse professionnelle, notre confrère a été interpellé manu-militari par des agents de la police qui l’ont conduit au commissariat central de Kaporo où il a été relaxé suite à l’intervention des responsables de son média.
Il revient sur les circonstances de son arrestation.
« Ce matin, à notre siège, j’ai échangé avec ma rédaction pour aller à Matoto couvrir les opérations de dégagement des emprises. Pendant que je m’apprêtais pour bouger, j’ai entendu du bruit en bas de notre siège. J’ai vu que c’est les opérations de déguerpissement qui se font là. Je me suis dit alors de commencer mon reportage par là. Je suis sorti pour filmer (…). Aussitôt il y a un conseiller communal de Ratoma qui m’a interpelé en me demandant de me présenter alors que je l’avais déjà fait. Je ne peux pas me présenter à tout le monde individuellement parce que pour moi c’est une activité d’intérêt public. C’est ainsi qu’il (ce responsable communal) a ordonné aux policiers de m’empêcher de travailler, il a saisi mon téléphone alors que je lui avais bien présenté mon badge de presse. Quand j’ai refusé de lui remettre mon téléphone, un agent a surgi à côté pour me donner un coup. Quand j’ai vu son intention, j’ai saisi son col pour l’empêcher de continuer. C’est en ce moment que les autres sont venus se ruer sur moi et me rouer de coups. Je suis tombé par terre. Ils m’ont embarqué dans un véhicule. Et tout au long de notre trajet, ils étaient en train de m’injurier et de me traiter de tous les noms d’oiseaux. Ils m’ont envoyé au Commissariat central de Kaporo-rails. Là-bas, je leur ai dit de me laisser dans la salle d’attente pour appeler mes chefs. Il m’a dit qu’il s’en fout, qu’ils vont me montrer que ce pays-là ce n’est pas pour les journalistes, il m’a finalement enfermé dans un violon. Mais avant de m’embarquer, on a bataillé pendant plus de 5 minutes, parce que quand le conseiller communal a voulu saisir de force mon matériel de travail, j’ai résisté. C’est là qu’un autre policier m’a terrassé… Vous voyez l’état de ma chemise, elle est déchirée, tout mon pantalon a été sali. On m’a libéré grâce à l’intervention de mes chefs mais je n’ai pas pu récupérer mon badge professionnel de presse. J’ai essayé de demander à leurs chefs, ils m’ont dit qu’ils ne l’ont pas alors que j’ai perdu la possession de mon badge au moment où le monsieur de la commune voulait récupérer mon téléphone avec lequel je travaillais », a longuement témoigné Sayon Camara.
A la question de savoir s’il compte porter plainte contre ses agresseurs, le journaliste dit rester derrière la décision de sa rédaction.
« Je reste derrière la décision de ma rédaction sinon, je ne vais pas laisser comme ça. Mon objectif c’est de les poursuivre en justice parce que ce n’est pas la première fois que des agents de la police s’en prennent à moi, la dernière fois c’était à Dubréka pour la même campagne de déguerpissement », regrette t-il.