Le 5 novembre 2018, il y a eu la présentation du Projet de loi de finances initiale à l’Assemblée nationale. Devant les députés et avec ses homologues ministres du Budget, Ismaël Dioubaté et du Plan, Mama Kanny Diallo ainsi que le gouverneur de la Bcrg, Louceny Nabé, le ministre de l’Economie et des Finances a défendu les acquis et annoncé les réformes économiques envisagées par le gouvernement.
Dans sa formule protocolaire, après lui avoir rendu hommage, le ministre de l’Economie et des Finances, Mamadi Camara, a soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale le Projet de loi de finances initiale dont il est le porteur.
Trois aspects particuliers
À l’entame de ses propos, Mamadi Camara a énuméré les trois aspects particuliers du contexte de l’élaboration de ce Projet de loi de finances initiale 2019. En premier lieu, l’entrée effective en 2018, de la Loi organique relative aux lois de finances. En second lieu, les conclusions satisfaisant du deuxième revue du programme économique et financier soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) du Fonds monétaire international (FMI). En troisième lieu, le début de concrétisation de l’Accord-cadre de partenariat stratégique sino-guinéen.
Sur ce dernier point, il convient de rappeler qu’en marge de la 9ème rencontre des dirigeants des BRICS ou groupe des cinq économies émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui s’est tenue du 3 au 5 septembre à Xiamen, la Guinée et ma Chine avaient signé un « Accord cadre de Partenariat Sino-guinéen » d’une enveloppe de 20 milliards USD couvrant une période de 20 ans, allant 2017 à 2036. Ce financement avait soulevé assez de dénonciation parce que fondé sur un accord consistant à rembourser l’investissement fait par la Chine par l’autorisation de projets miniers à exécuter par des entreprises chinoises en Guinée.
Deux objectifs majeurs
L’élaboration du budget a obéi a à “des choix clairs” qui confirment, selon le ministre, les ambitions du gouvernement en matière de croissance et de maîtrise des finances publiques dont “une démarche de redressement est engagée”, a-t-il souligné en déclinant les deux principaux objectifs du Projet de budget 2019.
“Mettre en œuvre la politique voulue par le Président de la République et le gouvernement d’une croissance plus forte et inclusive pour améliorer le niveau de vie de nos populations; et s’inscrire résolument dans la trajectoire de redressement de nos finances publiques en respectant nos engagements“, a-t-il soutenu.
Résultats en deçà des attentes
Mamadi Camara a précisé également que le Projet de loi de Finances initiale a été élaboré dans un contexte international marqué par un ralentissement de la croissance de l’économie mondiale avec des perspectives qui varient selon les zones économiques. “Les économies d’Afrique subsaharienne, a-t-il noté continuent de se redresser, mais à un rythme plus lent que prévu. Cela tient en partie à une conjoncture internationale marquée par l’essoufflement des échanges mondiaux et l’activité industrielle, la chute des cours des matières premières et des produits. En 2018, la région devrait afficher un taux de croissance moyen de l’ordre 2,7 %, soit une légère augmentation par rapport aux 2,3 % enregistrés en 2017. (…) En ce qui concerne le contexte national, la croissance s’est établie à environ 10% en 2017 contre 10,5% en 2016. Les projections de croissance en 2018 tablent sur 5,8% en estimation conservatrice. Comme vous le constatez, le taux de croissance du PIB est demeuré robuste ces trois dernières années“.
N’eussent été les troubles sociaux récurrents, a-t-il reproché, “les résultats auraient été bien meilleurs dans un contexte social apaisé. En effet, la récurrence des troubles sociaux et des grèves syndicales en 2018 ont eu des répercussions importantes sur l’activité économique et paralysé les grandes zones de production et de consommation. L’impact de ces événements sur les finances publiques a été particulièrement sensible. La baisse de recettes qui en a résulté a nécessité l’élaboration d’une loi de finances rectificative“.
Les grands chantiers
Parmi les grands chantiers du Projet de loi de finances que le ministre a énuméré également figurent principalement : “la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social, PNDES 2016-2020, (…) l’amplification des réformes de politiques saines pour assurer la stabilité macroéconomique, (…) la mise en place des politiques visant à améliorer l’environnement des affaires, (…) la réduction des transferts budgétaires à EDG, (…) le programme de politique économique et de réformes financières soutenu par la Facilité élargie de crédit (Fec) du Fmi en cours d’exécution“.
La signature des premiers contrats de prêts de l’accord-cadre sino-guinéen signés au cours du troisième trimestre de 2018 devaient permettre accroître les investissements dans le secteur des infrastructures.
Et les illusions…
“Pour consolider les bons résultats enregistrés en matière de croissance économique et inverser les tendances préoccupantes observées au niveau des Finances de l’Etat dans le passé“, le ministre a rassuré que “ce Projet de loi de finances contribuera incontestablement à l’atteinte des objectifs de politique socio-économique, de réduction de l’extrême pauvreté, de partage de la prospérité reflété par l’augmentation significative des crédits aux secteurs sociaux avec une diversification de l’économie nationale pour réduire sa dépendance vis-à-vis du secteur minier ainsi que son orientation vers les secteurs économiques plus redistributifs afin d’accélérer le développement des infrastructures économiques et sociales“, a promis le ministre Camara.