Quatre mois après le verdict rendu par le tribunal de première instance de Dixinn, dans une affaire de viol d’une mineure de 13 ans par son maître de classe, la décision du tribunal peine à être exécutée. En réaction à cette situation, le père de la victime Toumany Sidibé a décidé de se rendre justice.
“J’informe l’opinion nationale et internationale que quand je verrai le violeur de mon enfant, sans qu’il n’y ait un mandat d’arrêt contre lui, il y aura un scandale entre nous, parce que je le violerai d’une autre manière. Et le jugement se fera après nous, puisque certainement nous ne serons plus là”, a laissé entendre Toumany Sidibé dans une interview accordée à notre rédaction.
La cause de cette colère provient d’une histoire très particulière, qui s’est déroulée en mars 2016, dans une école privée de Hamdanlaye 1 (commune de Ratoma). En un jour bien ensoleillé, après une séance de révision, le violeur, un enseignant du primaire, Abou M’Bemba Soumah aurait retenu la petite fille et sa grande sœur, pour recopier la leçon du soir, tout en remerciant les autres élèves.
Profitant de la permission de la grande sœur, qui voulait aller aux toilettes, le maître de classe s’est saisi de la petite adolescente qu’il avait transférée de la salle 4 à la salle 3. C’est en cet instant d’isolement qu’il va poser la fille sur le table-banc et commencer à la doigter tout en l’empêchant de crier.
Surpris en plein attouchements sexuels par la grande fille revenue des toilettes, le maître tente de faire chanter les deux enfants en les prévenant ce qu’elles risquaient si leur papa (homme religieux) venait à apprendre la nouvelle.
Prévenues de la situation, les autorités de l’école se contenteront de faire une petite consultation, acheter quelques produits et tenter d’étouffer le drame avec la maman de la fille, qui sera mise au courant quelques jours plus tard.
Avec la persistance de la douleur et des saignements, la mère de la petite va finalement décider d’en parler à son mari. Ce dernier n’hésitera pas à taper à toutes les portes pour enfin venger l’injustice faite à sa fille.
Après une année de démarches judiciaires (instruction et procès), le prévenu en cavale depuis le lendemain de sa forfaiture sera condamné par défaut à 20 ans de réclusion criminelle, avec une peine de sûreté de 10 ans et un mandat d’arrêt contre lui.Un mandant d’arrêt qui peine à être délivré depuis le 22 avril 2018.
Une situation qui laisse un père assoiffé de justice désespéré: “J’ai tout fait pour avoir le mandat d’arrêt, le président du tribunal a donné l’ordre au substitut du procureur Mohamed Samoura d’émettre un mandant d’arrêt, il ne l’a pas fait. J’ai fait assez de démarches auprès de lui, c’est resté peine perdue. Maintenant qu’il a été affecté, il sera difficile pour moi d’être rétabli dans mes droits d’autant plus que ce nouveau ne sait rien du dossier. Je voudrais que la justice tranche entre nous, parce qu’en l’état où nous en sommes, la justice n’a fait son travail qu’à moitié”, s’est-il indigné face à l’attitude de l’argent de l’appareil judiciaire.
En attendant que la justice ne se réveille, la victime vit sous le fardeau de l’abandon!