Elles sont près de 4 millions de filles exposées aux mutilations génitales féminines(MGF), selon les Nations unies. Cette information est fournie lors de la célébration de la journée internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines, ce mercredi 6 février au palais du peuple.
Célébrée cette année sous le thème “traduire les décisions politiques en actions concrètes à la base pour accélérer l’atteinte de la tolérance zéro aux mutilations génitales féminines en 2030”, la cérémonie a regroupé des grandes personnalités évoluant dans les ONG nationales et internationales de défense des droits de femmes.
Ce thème constitue pour le ministère de l’Action Sociale, de la promotion Féminine et de l’Enfance un puissant moyen pour les États de faire des plaidoyers interpellant les décideurs politiques et les leaders communautaires à plus d’engagements et d’actions en faveur de l’abandon des mutilations génitales féminines.
«Le phénomène de pratiques traditionnelles néfastes, notamment l’excision, constitue des formes de violences parfois tolérées par les traditions et les cultures qui sévissent dans la plupart de nos pays, contrairement aux obligations qui découlent des droits humains et aux besoins de développement des femmes et des filles. La République de Guinée est particulièrement affectée par cette pratique au regard de l’ampleur et du caractère endogène du phénomène. Selon les chiffres à jour, nous sommes à près de 97%. Je le dis, parce que des efforts ont été fournis, beaucoup d’efforts. Et si on pouvait reprendre les enquêtes, il va sans dire que la Guinée ne serait pas devant le peloton au niveau de la sous-région dans le domaine de cette pratique » a signalé Mariama Sylla, ministre de l’Action Sociale, de la promotion Féminine et de l’Enfance, dans son discours.
Mariama Sylla a annoncé l’organisation d’une quinzaine qui consistera à faire des séries d’activités. À l’entendre, « celles-ci seront orientées en direction des décideurs à tous les niveaux, les composantes communautaires, les élèves, les parents d’élèves, mais surtout les femmes, en vue de susciter leur engagement aux actions de promotions et de protection des droits des femmes en général et en particulier l’abandon des mutilations génitales féminines. Un accent particulier sera mis sur la concertation avec les professionnels et auxiliaires de la justice en vue d’identifier les voies et moyens visant à renforcer l’application de la loi », mentionné la ministre de l’Action Sociale, de la promotion féminine et de l’enfance.
La cérémonie a été présidée par la Première Dame de la République. Selon Hadja Djènè Kaba Condé, la Fondation PROSMI qu’elle dirige s’inscrit dans le cadre de la promotion et de la protection des droits des femmes et des filles. C’est pourquoi elle a lancé une alerte.
« J’invite toute la communauté nationale et internationale afin qu’elles unissent les forces en vue d’apporter une réponse commune offrant aux femmes et aux jeunes filles une réelle protection de leur droit et de leur santé. En collaboration avec le ministère de l’Action Sociale, de la promotion Féminine et de l’Enfance et tous les partenaires associés, la Fondation PROSMI appuiera la quinzaine du 06 février à travers des actions visant à réaliser pleinement le potentiel de ces couches vulnérables », a promis la première dame.
Dr Mohamed Hanna Garba, représentant par intérim du système des Nations unies en Guinée, transmettant le message d’Antonio Guteres, secrétaire général des Nations unies à l’occasion de cette célébration de la journée internationale contre les mutilations génitales féminines, a affirmé que « les mutilations génitales féminines constituent une forme odieuse de violation des droits fondamentaux des femmes et des filles dans le monde. Il s’agit d’un déni de leur dignité, d’une mise en péril de leur santé et d’une source de douleur et de souffrance inutile risquant même de se traduire par leur mort. Les mutilations génitales féminines trouvent leur origine dans les inégalités et les déséquilibres des pouvoirs entre hommes et femmes. Situation renforcée par le peu de possibilités offertes aux filles et aux femmes de réaliser pleinement leur réaliser et leurs droits. Environ 200 millions de femmes et de filles font aujourd’hui l’objet de cette pratique dangereuse et chaque année, près de 4 millions de filles y sont exposées. Les objectifs de développement durable prônent l’élimination des mutilations génitales féminines d’ici 2030.
L’ONU s’associe aux acteurs mondiaux, régionaux et nationaux pour soutenir les initiatives globales et intégrées visant à la réalisation de cet objectif. La lutte contre les mutilations génitales féminines loge également au cœur des efforts que nous menons dans le cadre de l’initiative SPOT LIVE, lancée en partenariat avec l’Union Européenne pour mettre fin à toutes les «formes de violences allant contre les femmes et les filles », a véhiculé le représentant du secrétaire général des Nations unies.