Avec le financement de l’Etat américain, le consortium PartnersGlobal, COGINTA et le CECIDE ont mis en œuvre le projet “Partenaires pour la sécurité en Guinée : la réforme de la police au service du citoyen”, dans les communes de Dixinn, Kaloum, Kindia, Kankan, Labé, Mamou et Siguiri. L’objectif est de rassembler les élus locaux, la police, les femmes et les jeunes pour échanger des expériences.
Du 4 au 6 décembre, ce consortium a organisé des journées d’échanges et de partage d’expériences sous le parrainage du gouvernement à l’hôtel Kaloum. L’organisation de ces journées de partage d’information est une manière de d’exposer le projet au cours des cinq dernières années, ses objectifs et ses acquis à travers des panels, tables rondes et visites de stands.
Dans le cadre de la reforme du secteur de la Sécurité en Guinée, la Police nationale a adopté une nouvelle doctrine d’emploi de la police de proximité. Il s’agit de professionnaliser les agents de la police et créer un climat de rapprochement entre celle-ci et la population.
Le projet a été ainsi soutenu par le département d’État américain qui l’a financé dans les communes de Dixinn et Kaloum en 2015 pour la première phase du projet. Durant cette phase, le projet a obtenu des résultats tangibles sur la coproduction de la sécurité a travers la formation des policiers, l’appui à l’organisation des foras locaux de sécurité dans les quartiers, la mise en place des Conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) et le lancement de l’initiative “Policiers Référents” dans les écoles.
La procédure consiste à rétablir la confiance entre les jeunes et la police. Durant ces trois jours, de partage d’expériences aussi appelés “Share-Fair”, des ONG participantes profiteront pour présenter leurs projets financés par le consortium à hauteur de 3 000 dollars chacune.
Ces projets sont montés dans différents domaines, notamment, la sécurité, les collaborations entre les citoyens et la police de proximité et les dialogues entre les femmes, les jeunes et la police.
Grâce à ce projet, plusieurs agents et officiers de la Police nationale ont été formés. Ceux-ci sont devenus à leur tour des formateurs. Ils ont activement procédé à des séances de sensibilisation des participants à cette rencontre, sur les rôles des agents de police envers les citoyens, pendant la deuxième journée ce jeudi 5 décembre.
Cette stratégie consiste à ce que ces formateurs prennent la relève quand le projet serait à terme. Ces agents de police ont été initiés à des cours d’anglais pour leur permettre une facilitation en communication avec leurs collaborateurs américains et anglophones, a évoqué Nina Tapsoba, du program Manager, Sub-Sahara Africa à PartnersGlobal.
À ceux-ci s’ajoutent des femmes qui à travers leurs projets, vont exprimer les violences qu’elles subissent. “Ce forum, dont on appelle journée de partage, a le but de dire tout ce que notre projet fait : la réduction de la criminalité, le dialogue entre les femmes et la police et entre les chefs de quartiers et la communauté. Il se trouve que le projet est à la fin, mais on encourage les Guinéens de continuer à effectuer ces activités même quand on est plus là. Au gouvernement aussi de sponsoriser ces activités “, encourage Nina Tapsoba.
Mame Joséphine Doré, secrétaire générale de la commune urbaine de Kindia, a été parmi les pénalistes lors de la deuxième journée de cette rencontre. La ville qu’elle représente compte 33 quartiers. Grâce à ce consortium (ParnersGlobal-Coginta-CECIDE), des citoyens possèdent des projets. Ce qui permet de lutter contre la délinquance, la consommation de la drogue et aux braquages effectuées dans sa collectivité.
La création de la police de proximité a permis de résoudre assez de problèmes à Labé, témoigne Fatoumata Diakité, directrice préfectorale de l’Action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance à Labé.
“Aujourd’hui, les femmes osent aller vers la police pour dénoncer les cas de maltraitance, les viols et tout ce qu’elles sont en train de subir dans leurs foyers. Mais avant l’existence de cette police de proximité, ces femmes n’osaient pas aller vers la Police. Parce qu’on prenait toujours les policiers comme des ennemis”, a-t-elle révélé.
A travers les sensibilisations menées par COGINTA et ses partenaires, le nombre de dénonciation des femmes à la police à augmenté. Ce qui n’était pas le cas à Labé avant, dévoile Fatoumata Diakité.
Ce projet un facteur qui prouve que la collaboration entre la Guinée et les États-Unis évolue bien, se réjouit Nina Tapsoba.