Les audiences dans le procès contre les présumés assassins de Mme Boiro, l’ex directrice du trésor national se sont poursuivies ce lundi 05 novembre 2018.
Après le changement de la configuration du tribunal et une reprise à zéro du procès, les différents accusés ont repris leur position (négation) habituelle, tout en dénonçant une instruction du dossier mal ficelée.
Dans une salle calme, le premier accusé considéré comme l’un des cerveaux de l’attaque a suivi son schéma habituel de dénégation des faits: “c’est le général Garé qui m’a obligé de faire de faux aveux” à annoncer Mohamed Sankhon, en se rendant victime d’un coup monté de l’actuel gouverneur de la région administrative de Kankan, général Mohamed Garé.
Selon ce ressortissant sierra-léonais, l’ancien patron de la police nationale lui aurait demandé sous la torture “d’accuser le général Ibrahima Baldé comme commanditaire de l’attaque“. Partant d’affirmations aux infirmations sur les conditions de son arrestation, sa détention ses liens avec les huit autres accusés, ainsi que de ses aveux lors de l’enquête préliminaire, l’accusé s’est présenté comme un saint dans le dossier. Il demande même “la présence du général Garé pour pouvoir parler“.
D’un ton ferme il a pointé d’ailleurs le “général Garé et général Balde” comme “deux personnes importantes du dossier“. Une position qui va entraîner la demande de comparution du général Garé, par la défense, mais qualifiée de moins importante par le parquet.
Quant au second accusé, Elhadj Oumar Barry considéré comme leur conducteur, il affirme juste “ne pas savoir conduire, les policiers m’ont battu, les déclarations à la police ne viennent pas de moi, le juge d’instruction m’a entendu sans que je n’aille un avocat, je n’ai d’ailleurs rien dit là-bas” niant ainsi toute implication de sa personne dans l’affaire.
Après plus de 5h de débat entre les différentes parties (parquet, partie civile et défense) et les deux accusés, l’audience a été renvoyée à la huitaine.