Face à la presse ce lundi, le procureur général près de la Cour d’Appel a rendu les résultats de l’autopsie de la mort du jeune élève Thierno Mamadou Diallo tué lors de la manifestation contre la hausse du prix du carburant, la semaine dernière.
Alphonse Charles Wright a indiqué que la mort du jeune est due à un traumatisme balistique facio-cervical avec un tir unique, selon une trajectoire quasi horizontale d’avant en arrière, avec un orifice d’entrée à l’hémiface gauche et un orifice de sortie dans la région cervicale à la face postérieure du cou (c3-c4).
Ce qui a entraîné, selon le procureur :
– Une fracture de la mandibule gauche;
– Une fracture des vertèbres cervicales c3-c4 avec section médullaire.
Dans les explications données par Charles Wright, la mort du jeune est consécutive à la section médullaire avec une atteinte du bulbe rachidien qui est le centre cardiorespiratoire responsable d’un arrêt cardiaque et d’une détresse respiratoire.
Sur la base donc du rapport médico-légal en date du 03 juin 2022 du service de médicine légale de l’hôpital Ignace Deen, le Parquet met à la disposition de l’opinion publique nationale et internationale que la cause de la mort de Thierno Mamadou Diallo est due à un traumatisme d’origine balistique tiré dans une position de génuflexion probable de la victime.
Ces informations ont été obtenues auprès des témoins des faits qui ont été identifiés avec la garantie de leur protection pour l’identification sans délai de l’auteur des faits, a expliqué le procureur.
Conformément aux dispositions des articles 40, 41, 42, 43,44 et 45 du code de procédure pénale, le Procureur général a instruit d’enjoindre par voie de réquisition au directeur général de la Police nationale et du directeur régional de la Police de Conakry, la communication sans délai de l’ordre opérationnel des unités d’intervention, notamment les unités de la brigade anticriminelle qui patrouillaient dans la zone au moment des faits, poursuivis sous peine de poursuite judiciaire pour refus illégal d’un service légalement dû et entrave à l’action de la justice.
Par voie de réquisition, le procureur dit avoir ordonné le dépôt de la liste de tous les agents des unités d’intervention concernées dans un délai de trois (03) jours à compter de la présente instruction et le placement des lieux du crime sous mains de justice pour faciliter le travail des enquêteurs, par le ministère de la sécurité et de la protection civile.
Par ailleurs, le Parquet général rassure que la loi sera appliquée dans toute sa rigueur et dans un délai raisonnable dans l’intérêt d’une bonne administration de l’enquête. Comme il en a fait au cours de sa précédente sortie, Alphonse Charles Wright a mis en garde contre toute récupération politique d’une enquête judiciaire, avant de réitérer qu’il engagera des poursuites judiciaires conformément à la loi.
Le 25 juin prochain, le Parquet général communiquera sur l’évolution de l’enquête dans la limite du secret de la procédure, a confié enfin, Charles Wright.