Cela fait maintenant une année depuis que l’ancien Premier ministre guinéen, Dr Ibrahim Kassory Fofana, est privé de liberté et placé en détention à la maison d’arrêt de Conakry. Invité dans l’émission “Mirador” ce jeudi 6 avril 2023, Maître Dinah Sampil indique que l’état de santé de son client nécessite une évacuation.
« Les autorités pénitentiaires ont fait sortir Kassory Fofana pour un centre hospitalier en l’occurrence la clinique Pasteur de Conakry où il se trouve il y’a plus d’un(1) mois maintenant. Alors étant à ces lieux, déjà trois (3) bulletins de santé ont été émis par cet établissement et j’ai ici le dernier que j’ai récupéré hier pour faire la transmission du bulletin à qui de droit. Dans ce bulletin, il est écrit que le mal dont souffre Ibrahim Kassory est toujours présent parce qu’il n’a pas reçu de traitements adéquats et cela nécessite une évacuation dans un centre spécialisé. Son mal ne peut pas être soigné en Guinée. Nous avons tapé à toutes les portes pour qu’il puisse recevoir les soins appropriés. Kassory est malade donc il ne faut pas attendre qu’il meurt pour se justifier», a laissé entendre Me Dinah Sampil.
Selon cet avocat d’Ibrahim Kassory Fofana, le refus de la justice à satisfaire la demande d’aller se soigner n’a rien à avoir à ce qu’on lui reproche.
« Nous estimons que le refus de satisfaire la demande de Kassory pour aller se faire soigner ne s’explique pas par les besoins des reproches qu’on lui fait d’avoir détourné, blanchi, corrompu ou mener une vie qui n’a aucun rapport à avoir avec ses propres revenus. Nous pensons que les motifs sont situés ailleurs. Parce que les ennuis de Kassory n’ont commencés qu’après son investiture comme président du comité provisoire du parti RPG arc en ciel ».
Parlant du recours introduit au niveau de la Cour suprême dont le délibéré est attendu le 11 avril prochain, Me Dinah Sampil apporte des précisions.
« Cette fois-ci, c’est un recours exercé par le procureur spécial contre la dernière ordonnance qui a mis Kassory Fofana en liberté et qui a assorti cette liberté du paiement d’une caution. Nous avons fait les débats et le parquet général de la Cour suprême a pu démontrer que le procureur spécial en exerçant ce recours à violer littéralement les règles de formes qu’il aurait fallu observer. Dans ces conditions le débat s’est limité à la forme de la question nous ne sommes pas allés au fond pour démontrer les moyens. Donc c’est cette question qui est mise en délibéré le 11 avril. Maintenant il faut remarquer la condition de libération qui était le paiement de la caution, le procureur et ses conseils ont produits un mémoire devant la Cour africaine des droits de l’homme à Abuja qui a été saisie par nous. Et dans cette réponse ils affirment que si jusqu’à présent Ibrahima Kassory n’est pas libre c’est parce qu’il n’a pas payé la caution. Aussitôt nous avons écrit au procureur voilà l’argent, indiqué nous le compte et la banque dans laquelle nous allons déposer l’argent, depuis cela pas de réponse. Et nous avons écrit à l’agent judiciaire de l’Etat pour dire attention, si on ne nous indique pas la banque et le compte on va faire valoir ce moyen devant la Cour africaine des droits de l’homme à Abuja puisque la saisine a été faite par écrit et là aussi on a pas de réponse », conclut l’ancien bâtonnier Me Dinah Sampil.
A rappeler que l’ancien premier ministre Ibrahim Kassory Fofana est poursuivi pour des faits présumés de détournements de deniers publics, de corruption d’agents publics, blanchiment de capitaux et enrichissement illicite.