À deux jours de la rentrée scolaire 2025-2026, le ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Jean Paul Cédy, a dressé un constat préoccupant : la Guinée fait face à un manque criant d’enseignants.
Invité vendredi dans l’émission Grand Angle de la RTG, il a reconnu que, malgré les récents concours organisés pour le recrutement à la fonction publique, le secteur éducatif reste frappé par une pénurie majeure.
« Le besoin n’est pas comblé. Il est loin d’être comblé. Il y a encore beaucoup d’efforts à fournir. Le gap est important. Aujourd’hui, nous estimons qu’il nous manque environ 18 000 enseignants », a-t-il indiqué.
Le ministre a également mis en doute la capacité de certains cadres recrutés dans son département à répondre efficacement aux exigences du métier, pointant un problème de compétence et de formation continue.
Au-delà du déficit numérique, Jean Paul Cédy a dénoncé la dévalorisation du métier d’enseignant en Guinée. « Aujourd’hui, le métier d’enseignant est tellement discrédité, tellement dévalorisé que tout le monde estime qu’on peut aller à l’enseignement et qu’on peut recruter immédiatement. Pourtant, beaucoup doivent être formés, doivent continuer à se former, et nous devons les accompagner dans cette formation », a-t-il martelé.
Malgré ces contraintes, le ministre a tenu à rendre hommage à ceux qui acceptent d’exercer dans le secteur : « Nous n’avons personne pour aller dans l’enseignement. Ceux qui acceptent d’y aller, nous les félicitons. Ce que nous devons faire, c’est les encourager à se perfectionner. J’appelle également les collectivités et les familles à les accueillir, car ils arrivent souvent dans des conditions très difficiles. Et s’il y a des lacunes académiques, elles peuvent être corrigées », a-t-il souligné.
Enfin, il a nuancé l’idée selon laquelle le faible niveau de rémunération serait la seule cause du désintérêt pour la profession. « On pense toujours que c’est le salaire. Mais ce n’est pas que le salaire », a-t-il conclu.