À l’occasion du 67e anniversaire de l’indépendance de la Guinée, célébré le 2 octobre 2025, le pays fait face à une conjoncture difficile, marquée par une crise de liquidités et les incertitudes entourant le processus référendaire. Une situation qui, selon le Bloc Libéral, alimente les inquiétudes au sein de la population. Cette année, la commémoration s’est tenue sans le traditionnel défilé militaire, symbole fort de souveraineté nationale.
Entre la fixation de la présidentielle au 28 décembre prochain et l’annulation du défilé du 2 octobre, Faya Millimouno, président du Bloc Libéral, a livré, dans un entretien accordé à Guinee360.com, une analyse sans concession de la situation du pays. “Écoutez : tout simplement, il n’y a pas d’argent. Nous avons entendu le discours du président de la junte, que nous avons d’ailleurs analysé. Je suis en train de finaliser une tribune à ce sujet que je publierai aujourd’hui, demain ou au plus tard lundi”, a déclaré Faya Millimouno.
Pour étayer ses propos, le leader du Bloc Libéral s’appuie sur les indicateurs économiques, tout en remettant en cause la note B+ récemment attribuée à la Guinée. “On nous brandit fièrement une note B+, mais nous savons comment ces notations sont souvent obtenues, sur fond de corruption. Cette évaluation ne reflète en rien la réalité quotidienne des citoyens”, affirme-t-il, avant d’ajouter : “Quand on affirme qu’avec une note B+, la Guinée serait la deuxième économie d’Afrique de l’Ouest derrière la Côte d’Ivoire, je dis non. Allez au Sénégal, comparez le niveau de vie des Sénégalais à celui des Guinéens. Aucun pays d’Afrique de l’Ouest n’a un niveau de vie inférieur à celui de la Guinée. Ce n’est donc pas une note, qu’elle soit B+ ou A+, qui définit le bonheur du peuple guinéen.”
Pour Faya Millimouno, ces classements flatteurs sont totalement déconnectés de la réalité sociale. Il dénonce également le manque de vision stratégique dans la gestion des ressources nationales, citant notamment le projet Simandou 2040, qu’il considère comme un mirage. “On présente souvent Simandou 2040 comme une panacée, mais c’est un manque de vision. On brandit les ressources du pays pour entretenir des bureaucraties inutiles, pendant que le peuple continue de vivre dans la misère.”
En conclusion, le président du Bloc Libéral tire la sonnette d’alarme : “Il est temps de nous attacher les ceintures. Je souhaite une bonne fête de l’indépendance à tous, mais cette indépendance est en train de nous échapper. Si nous n’y prenons pas garde, nous risquons de connaître, dans les mois ou les années à venir, une situation plus grave encore que celle d’avant notre accession à l’indépendance.”
La célébration du 67e anniversaire de l’indépendance, marquée par l’absence du défilé militaire, s’est ainsi déroulée dans une atmosphère sobre, traduisant à la fois les difficultés économiques du pays et la prudence du pouvoir face à un climat politique et social tendu.