Saisi par ADDAX ENERGY SA, Jean-Claude Gandur et The ADDAX AND ORYX GROUP PLC, dans le cadre de l’affaire de livraison de carburant frelaté en Guinée, le Tribunal de première instance de Genève a rendu sa décision le 31 juillet 2024.
La justice suisse, statuant sur des mesures dites “provisionnelles et superprovisionnelles”, a ordonné au journaliste français Thomas Dietrich de retirer, sous 48 heures, la publication faite sur son compte X (@thomasdietrich0) le 10 juillet 2024.
Le journaliste français refuse de se conformer à cette décision. Il promet de se battre pour empêcher son application par les autorités françaises.
“La justice suisse m’a donc ordonné de ne plus m’exprimer sur Addax et Jean-Claude Gandur. Je dois aussi retirer mes tweets sur le sujet, alors même que des dizaines de milliers de Guinéens ont été victimes de l’essence frelatée, qu’importe la société suisse impliquée en Guinée. Alors même que la société civile locale a porté plainte contre Addax pour des faits présumés de corruption. Quel qu’en soit le prix, je ne me tairai pas. Je me battrai pour que cette décision suisse ne soit pas appliquée en France”, a indiqué le journaliste sur X.
Thomas Dietrich n’exclut pas non plus de porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour contester ce jugement, qu’il considère comme arbitraire et protecteur des multinationales occidentales qui, selon lui, pillent et empoisonnent l’Afrique.
Des organisations de la société civile guinéenne, engagées dans la lutte contre la corruption, n’approuvent pas cette décision. C’est le cas du Réseau National des Acteurs du Développement Durable (Renad), qui demande au tribunal civil helvétique de “reconsidérer sa décision”.