Le procès des événements du 28 septembre 2009 prend une tournure inquiétante tant pour les victimes que pour l’opinion publique.
Le boycott des avocats de la défense qui exigent une aide juridictionnelle et un minimum de confort leur permettant d’exercer dans la salle d’audience empêche la tenue du procès depuis 2 semaines.
Une situation qui inquiète et amène les victimes à s’interroger sur l’avenir de ce procès, selon Me Alpha Amadou DS Bah, avocat de la partie civile qui a pris la parole ce lundi devant le tribunal.
“C’est une situation assez inédite puisque sur les 41 avocats constitués dans cette affaire, je suis le seul à être présent. La raison de ma présence a un double objectif. Premièrement, je suis venu pour l’audience et deuxièmement, je suis venu parce que plusieurs questions se posent. Il y a près de 10 jours, j’ai été interpellé par des dizaines de victimes, par la CPI, par plusieurs partenaires qui ne comprenaient pas pour quelles raisons il y avait ce boycott. Face à toute cette situation, j’ai tenu à être présent pour démontrer que la présence seule des avocats des parties civiles n’est pas suffisante pour qu’une audience criminelle se tienne”, précise t-il.
S’il a tenu à s’exprimer c’est pour “faire comprendre à l’opinion nationale et internationale que même si les avocats des parties civiles sont présents, il ne peut pas y avoir d’audience puisque la présence des avocats des accusés, la défense, est indispensable pour la tenue d’un procès criminel”, ajoute-t-il.
Selon lui, toutes les dispositions doivent être prises pour que la défense soit ramenée à cette audience. “Cette question ne se réglera pas dans les médias. Il faut absolument qu’il y ait un entretien concret et sérieux entre ceux qui ont les prises de décisions et les avocats qui ont débrayé. Je suis présent pour rassurer les victimes de notre engagement à participer à ce procès, mais nous ne pouvons pas à nous seuls faire ce procès. Il est impératif que la défense soit ramenée dans cette salle”, insiste l’avocat.
Par ailleurs, Alpha Amadou DS Bah dénonce ce qu’il considère comme un chantage dont subissent les victimes du 28 septembre. “J’espère qu’à partir d’aujourd’hui, on comprendra mieux parce que j’ai l’impression qu’il y a un chantage qui est en train d’être exercé sur les victimes. Les victimes seules avec leurs avocats ne peuvent pas mener cette audience à l’absence de la défense. Je tenais à expliquer cette situation pour que plus jamais il n’y ait cette confusion créée savamment pour personnellement m’atteindre. Je suis là à cette audience, j’appartiens à une corporation, je suis un avocat dans l’âme. Je suis là pour l’audience dès que j’ai reçu des instructions des parties civiles”, a-t-il conclu.