Perchée à 1 500 mètres d’altitude, Kigali, capitale du Rwanda, est entourée de forêts et de collines. Mais la politique écologique ambitieuse de la ville se découvre également en centre-ville.
La propreté de Kigali est souvent comparée à celle des villes suisses, si bien que la ville est surnommée « la petite Suisse ». Cependant, cette propreté a un coût : les contrevenants qui jettent des déchets au sol peuvent se voir infliger une amende allant de 10 à 100 euros, voire être condamnés à des travaux d’intérêt général. La municipalité met également en avant les mobilités douces avec un service de vélos en libre-service et des « journées sans voiture ». Elle agit et sensibilise grâce à de nombreuses campagnes menées dans les écoles et les entreprises de la ville.

Pour devenir la ville la plus écologique du continent africain, Kigali a eu une bonne idée : impliquer au maximum les habitants dans la préservation de l’environnement. Ainsi, une journée nationale de nettoyage obligatoire, appelée « Umuganda », a lieu le dernier samedi de chaque mois. Cette journée est inscrite dans la Constitution depuis 2007. Durant une matinée, les habitants âgés de 18 à 65 ans se réunissent pour ramasser les déchets, planter des arbres ou réaliser des projets d’utilité publique.
Des poubelles intelligentes pour la gestion des déchets
Ces poubelles sont équipées de capteurs surveillant les déchets dans des stations de collecte, alimentées par l’énergie solaire et télésurveillées. Elles sont également équipées de capteurs pour surveiller les niveaux de déchets en temps réel. Les poubelles, qui sont géolocalisées, sont contrôlées par un système via Internet. Les capteurs envoient des notifications en direct aux collecteurs de déchets concernant leurs niveaux dans les poubelles. Les ordures sont ensuite acheminées vers la décharge de Nduba (à Kigali) ou vers des installations de recyclage.
Ces poubelles ont des couleurs différentes selon le type de déchets, les vertes étant destinées aux biodégradables, les bleues aux recyclables tels que le plastique et les papiers, tandis que les grises sont destinées aux appareils électroniques, comme l’a rapporté le quotidien rwandais « The New Times ».
Entre 2022 et 2027, l’Autorité rwandaise de gestion de l’environnement (Rema) mettra en œuvre le « Projet de gestion des déchets dangereux » au Rwanda. Ce projet, qui sera financé à hauteur de 7 millions de dollars par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), vise à protéger la santé humaine et environnementale.
En ce 21ème siècle, de nombreux pays peuvent s’inspirer de la politique rwandaise et du leadership de son Président afin de hisser l’Afrique au rang des continents développés.
Djenabou SOW depuis Kigali pour Guinee360