Les pays en transition militaire ont tous enregistré un mauvais score en matière de liberté de la presse. C’est ce qui ressort du classement mondial de la liberté de la presse en 2023 publié par Reporters sans frontières.
Pour le cas de la Guinée, 84e en 2022, le pays a reculé d’un point et occupe désormais la 85e place sur 180 pays et territoires. RSF justifie ce recul par la transition militaire dans le pays. «Le pluralisme des médias est bien réel en Guinée, mais le nouveau régime de transition, installé depuis le coup d’État de septembre 2021, est encore attendu au tournant sur les questions relatives à la liberté de la presse», a fait remarquer RSF évoquant les tentatives de musèlement de la presse par la junte. Notamment, la convocation du Directeur de publication de site mosaiqueguinee.com au Camp Samory Touré et l’agression d’un animateur à la radio Espace Kindia par des militaires alors qu’il couvrait une «opération de marquage des domaines de l’État».
En transition militaire dirigée par le colonel Assimi Goïta depuis 2020, le Mali a perdu 2 points dans le classement et se classe 113e.
Le Burkina Faso sous le capitaine Ibrahim Traoré a perdu 17 points et occupe la 58e place. Ce net recul enregistré dans ces deux pays s’explique notamment par la suspension des antennes de RFI et France 24 et l’expulsion de plusieurs journalistes étrangers par les militaires au pouvoir.
Dans un rapport intitulé “Dans la peau d’un journaliste au Sahel”, RSF souligne que les juntes militaires au Mali, au Burkina Faso et au Tchad représentent aujourd’hui un véritable défi pour les journalistes. Selon l’ONG, «les autorités militaires essayent par tous les moyens de contrôler les médias ceux en particulier du service public. Exemple, là encore au Mali et au Burkina Faso, où les putschistes imposent aux journalistes la lecture de leurs communiqués».
Au Tchad, la situation politique et sécuritaire du pays reste très instable et fait peser des risques importants sur l’exercice du journalisme. La mort, en avril 2021, du président Idriss Déby Itno a donné lieu à une période de transition, prolongée de deux ans en octobre 2022. Le pays a perdu 5 points et occupe la 109e place.
Par contre, au Soudan, même si le coup d’État militaire du 25 octobre 2021 a signé le retour du contrôle de l’information et de la censure, le pays n’a pas enregistré de recul, 151e en 2022, il est 148 dans le classement 2023.