Ouvert le 25 octobre dernier, le procès relatif à la mort de mademoiselle M’Mah Sylla, s’est poursuivi ce jeudi 3 novembre 2022 au tribunal de première instance de Mafanco.
En prison depuis le 14 octobre 2021, les prévenus Patrice Lamah, Daniel Lamah, Sebory Cissé, Célestin Millimono, tous médecins, sont poursuivis pour des faits de viol, avortement, risque causé à autrui et administration de substances nuisibles, conformément aux articles 268, 262,263, 296 et 266 du code pénal.
Les médecins accusés dans cette affaire se sont présentés à la barre aux environs de 14 heures. Après avoir donné leurs coordonnées, les trois prévenus à savoir Patrice Lamah, Daniel Lamah, Sebory Cissé, ont tous nié les faits qui leur sont reprochés. Devant le président du tribunal Souleymane 1 Traoré, Patrice Lamah qui se dit médecin généraliste a donné sa version des faits:
«J’ai fait la connaissance à M’Mah Sylla à Anta. Elle venait à la clinique où je travaille et je rendais visite à sa famille aussi. Elle est devenue ma petite amie par la suite. En août 2021, elle est venue à la clinique pour faire des examens des menstrues. Elle était enceinte d’un mois sept jours. Elle m’a dit qu’elle veut avorter. Mais je l’avais conseillé de ne pas le faire. Si elle avait de problème dans sa famille, je peux la prendre en charge jusqu’à l’accouchement. Finalement elle est allée chez le médecin Célestin Millimouno (en fuite), le patron de la clinique. Mais elle ne m’a jamais dit que je suis le père de l’enfant qu’elle porte. Elle avait décidé d’avorter (…) », a raconté ce médecin.
Il poursuit aussi: «Elle (M’Mah Sylla, Ndlr), souffrait de douleurs abdominales également. Donc la grande mère de M’Mah Sylla, Hadja Djamilatou Sow m’a dit de l’aider afin que sa fille retrouve sa santé. Suite à cela, elle a été hospitalisée cinq jours à la clinique pour l’opération. Après elle est rentrée à la maison. Chaque fois que je demandais, elle me disait que ça va. Le 30 août, le docteur Daniel Lamah est venu lui-même faire le pansement, après on a trouvé qu’elle saignait. Donc, le médecin a dit qu’il a un spécialiste à Dabompa. C’est comme ça qu’on est allé là-bas. Et là-bas, on a signé un engagement d’avortement. Après on a demandé 8 millions pour l’opérer pour la deuxième fois. J’ai assisté à trois interventions chirurgicales de M’Mah Sylla. La quatrième, je n’avais pas assisté. Quelques jours après, le père de M’Mah Sylla nous a manqué de respect. (…) La grand-mère de M’Mah Sylla est venue donner un papier de transférer sa fille à l’hôpital Ignace Deen. Le docteur Célestin nous a mis en contact avec Dr Djalikatou le 17 septembre à Ignace Deen. Là-bas aussi la première intervention a échoué. On a payé cinq millions pourvu que la fille retrouve sa santé. Trois jours après, le père de M’Mah Sylla, monsieur Bhoye Sylla me rappelle pour dire que j’ai abandonné sa fille à Ignace Deen.»
A la question du tribunal, de savoir depuis quand ce médecin généraliste sortait avec la défunte M’Mah Sylla, le docteur Patrice Lamah a répondu par ceci: «Depuis huit mois si j’ai la bonne mémoire. Nous sommes dans le même quartier où je vis depuis 2009. Il y a eu une seule intervention chirurgicale dans cette clinique à Anta. Pour cela aussi, il y avait une complication. Et la clinique n’avait pas d’agrément. Mais à Dabompa, il y a eu trois. Le viol dans la clinique, ce n’est jamais arrivé. Notre relation est arrêtée en août 2020. Et elle est venue en août 2021.»
Pour le moment (16heures), c’est la défense de M’Mah Sylla qui a la parole pour les questions.
A suivre…