A l’instar des autres chefs des départements ministériels, Alpha Bacar BARRY ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle était face à la presse ce weekend pour son constat sur le fonctionnement de son ministère suite à l’immersion gouvernementale.
Ce vendredi 1 juillet 2022, Julien Yombouno, Dr Diaka SIDIBÉ respectivement ministre de la fonction publique et du travail et ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation ont chacun présenté son département sectoriel, même exercice pour M. Alpha Bacar Barry.
Pour le ministre Barry, cette immersion a permis aux uns et aux autres de connaître les réalités de la Guinée profonde. Le parcours a été très riche en enseignements et permettra dans le futur de rectifier certaines erreurs.
«Ce que nous avons découvert pendant cette session d’immersion est inédit pour beaucoup d’entre nous et surtout renforce certains de nos appréhensions, nos convictions nous permet de rectifier certains erreurs d’appréciations que nous avions faites. La première erreur c’était de penser que nous avions une administration à l’intérieur du pays. Vous avez entendu le premier ministre, « l’administration guinéenne s’arrête à 36. » Au-delà, nous avons des fonctionnaires que nous avons affectés dans les régions que nous avons oublié de transférer les moyens et le personnel qualifié. Résultat de course nous avons des démembrements à l’intérieur du pays qui ne sont pas à 100% de leur capacité», explique-t-il.
Ensuite, il explique que la Guinée profonde a suffisamment besoin d’infrastructures scolaires et universitaires. Selon lui, les centres de formation professionnelle de proximité de Conakry jusqu’à N’Zérékoré, non pas été rénové depuis une décennie. Des équipements n’ont pas été en maintenance depuis une décennie. « Vous avez des écoles qui ont des équipements, qui ont des infrastructures, qui ont des élèves mais n’ont pas d’énergie pour faire fonctionner les équipements. Je parle des écoles régionales des Arts et Métiers. C’est sont des grosses infrastructures qui sont finies depuis 2017, mais qui n’ont jamais fonctionné. Ensuite vous avez des écoles encore plus de proximité qu’on appelle des centres d’apprentissage et de formation post primaire et secondaire. En faite des écoles qui sont aménagées pour nos compatriotes qui sont en situation d’abandon scolaire ou qui n’ont jamais allé à l’école mais qui ont envie d’apprendre un métier et s’insérer dans le tissu socio-économique. Y a des préfectures ces écoles n’existent pas».
Au-delà des infrastructures, il y a la problématique de la formation. L’envoie à la retraite des milliers de fonctionnaires en décembre 2021, a contribué à enfoncer le système éducatif guinéen. «Au 31 décembre, on a perdu 80% de nos capacités de nos formateurs. Donc il faut les reconstituer. Et ce qui est de l’enseignement technique pour avoir un formateur de qualité il faut compter au minimum 3 ans, de la formation initiale de base à la mise en situation dans la classe. Ensuite il faut compter le perfectionnement et la formation continue. Vous avez des filières qui existent mais il n’y a aucun formateur», déplore le ministre Alpha Bacar Barry.