Les acteurs politiques et sociaux de la Guinée, notamment le G58, le Rpg Arc-en-ciel et alliés, et les syndicats étaient ce vendredi 3 juin dans la famille de Thierno Mamadou Diallo, atteint par balle mercredi à Hamdallaye. Ils ont exprimé la compassion et solidarité au nom du peuple de Guinée.
«Thierno n’est pas votre fils à vous seul, c’est aussi notre fils, c’est aussi un fils de la Guinée (…) ». C’est par ces mots qu’Étienne Soropogui de l’ANAD et président du mouvement ‘’Nos valeurs communes’’, a commencé son allocution devant ses collègues et les membres de la famille éplorée. Il ajoute que personne ne devrait tomber par ce qu’il a exprimé une opinion.
Thierno Mamadou Diallo était dans un salon de coiffure et c’est là qu’une balle l’a mortellement touché, selon les informations. Le jeune homme candidat au BEPC n’était pas dans une manifestation, et même si c’était le cas, les forces de l’ordre ont pour mission de protéger, ont fait croire les acteurs politiques.
Les acteurs sociaux dénoncent l’usage des armes non-conventionnelles par les forces de sécurité. Ils regrettent que les mêmes pratiques aux temps du régime d’Alpha Condé se reproduisent encore en Guinée.
«Nous sommes tristes que dans notre pays qu’on soit capable encore après 10 ans de nous retrouver dans la même situation. Un enfant qui devrait faire le brevet cette année qu’on abat à bout portant comme si c’était un animal. C’est choquant et énervant. On avait cru au discours du colonel Doumbouya et nous n’avions pas pensé que cela serait encore possible. Mais, ce qui est énervant, c’est le fait qu’on soit incapable de situer la responsabilité. Rien ne justifie qu’on tue quelqu’un, même si c’est au cœur d’une manifestation violente, même si ce garçon était dans la rue avec des cailloux le rôle des forces de l’ordre, c’est d’encadrer la manifestation», a déploré Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée.
«Mais quand ils (policiers et gendarmes) quittent là où ils sont, ils viennent avec des armes, des fusils chargés, c’est qu’ils ont eu déjà l’intention de tuer avant d’être sur le terrain. Tout le monde sait que pour encadrer une manifestation, il faut utiliser ce qui est convenu, c’est-à-dire les armes conventionnelles», a ajouté monsieur Fofana.
Aboubacar Soumah, président du GDE et membres du comité d’organisation pour la reconstitution des forces vives de la nation, a invité les Guinéens à se donner les mains pour mettre fin à ces pratiques.
«Lorsque l’objectif de mise en place des forces vives (reconstituées) sera une réalité, lorsque des élections transparentes et crédibles seront organisées, quel que soit le président de la République élu, il sera le président de tous les Guinéens. C’est une occasion opportune d’inviter l’ensemble de la classe politique, l’ensemble des entités sociales et syndicales, pour que les Guinéens que nous sommes, nous nous mettions ensemble. C’est dans ça qu’on pourrait tirer notre intérêt commun. Une fois encore nous venons pour présenter toutes nos condoléances à la famille, à ses amis, ses collaborateurs, à ses connaissances et dire plus jamais ça en Guinée. Cela ne peut se réaliser que lorsqu’on se mettra ensemble», a-t-il déclaré.