Les étudiants guinéens vivant en Tunisie traversent des moments durs en cette période de pandémie de Covid-19. Selon le président de la communauté des étudiants et stagiaires guinéens dans le pays, leurs bourses d’entretien n’ont pas été payées depuis sept mois.
Joint au téléphone, ce mardi 2 juin 2020, Marcel Goepogui accuse l’ambassade de Guinée en Algérie qui couvre également la Tunisie, d’être derrière ce blocage.
«Les étudiants guinéens en Tunisie sont abandonnés à eux-mêmes. En Tunisie, nous n’avons pas d’ambassade. Notre ambassadeur qui réside en Algérie ne s’est aucunement pas soucié de nous. Ce sont nous les responsables de la communauté avec l’aide de certains partenaires et du gouvernement tunisien qui donnons des vivres à certains étudiants afin de passer ces moments difficiles liés à la pandémie de Covid-19″.
Bourses d’entretien
Concernant les bourses d’entretien, Marcel Goepogui ajoute: “nous réclamons sept mois d’arriérés de bourses d’entretien. Nous apprenons que l’argent a été viré il y a de cela trois mois. Du coté de l’ambassade, ils exigent à ce qu’on aille vers la banque pour le payement. Il se trouve qu’il y a une incohérence entre ce que l’ambassadeur nous a dits, et ce qu’il a dit au responsable de la banque en charge de ce payement. Ce que nous trouvons déplorable, etant donné qu’ils ont un représentant en Tunisie, pourquoi ne pas passer par ce dernier pour nous faire payer?”, s’interroge t-il.
Au-delà des sept mois impayés, poursuit-il, l’Etat guinéen doit aussi 12.000 dollars Us d’arriérés de primes de vacances aux étudiants guinéens. Problème. “Le paradoxe est qu’ici, les absents, par exemple, un étudiant parti en vacances pendant le paiement, il devient automatiquement perdant à moins qu’il ait des relations. Ceux de l’enseignement professionnel perçoivent 40 dollars, ceux de l’enseignement supérieur (licence) reçoivent 50 et les étudiants en master 60. Avec cela, les étudiants ne perçoivent pas à temps leurs bourses».
Pour Marcel Goipogui, s’il y a retard dans le paiement, c’est dû au fait qu’il y a des étudiants fictifs sur la liste des boursiers d’Etat que l’ambassadeur chercherait à cacher. “L’ambassadeur veut qu’on soit payé par la banque alors qu’ils ont leur représentant ici qui pourrait bien faire ce travail, mais le refus de l’ambassadeur à ce monsieur de nous payer est qu’il y a des étudiants fictifs sur l’état de paie chose qu’ils ne veulent pas que le monsieur sache. Et si on accepte de se faire payer par la banque les autres étudiants n’auront plus leurs arriérés de bourses d’entretien de 2019 qui s’élève à 12000 Usd. Voilà ce que veut éviter l’ambassadeur en nous faisant payer vaille que vaille par la banque. C’est ce que nous déplorons, car nous n’avons jamais vu notre état de paie et aujourd’hui c’est les étrangers qui vont nous payer alors qu’il y a un diplomate qui est ici qui peut bien faire cela”.
Les étudiants guinéens de Tunisie se disent déterminés dans leur décision de ne pas aller à la banque pour se faire payer puisqu’ils considèrent cela comme “une honte pour la nation guinéenne».