La région administrative de Boké, en Guinée, a récemment accueilli la cinquième édition du festival Lassiri Graffiti. Le thème de cette année était axé sur la sauvegarde du patrimoine et de la paix sociale, et le festival s’est déroulé du 7 au 27 avril dans plusieurs villes de la région, notamment Kamsar, Sangaredji et Kolaboungni.
Les organisateurs ont tenu une conférence de presse pour présenter les réalisations accomplies lors de cette tournée. Le festival, qui met en valeur l’art par le biais du graffiti, a suscité l’intérêt de nombreux Guinéens au fil des ans, selon les organisateurs. Mbaye Aïssatou Fall, le coordinateur général du festival, a expliqué que le projet avait connu des débuts difficiles, mais qu’il était devenu un patrimoine national au fil du temps. Le festival a été un succès à Conakry, et de nombreuses personnes ont appelé les organisateurs pour faire la même chose chez elles.
L’un des aspects remarquables de cette édition a été la formation en graffiti et en marketing digital offerte aux jeunes des différentes villes visitées. Quatorze jeunes ont été formés en graffiti et en marketing digital, ainsi que des entrepreneurs artisanaux talentueux mais qui avaient du mal à vendre leurs produits. Le festival a prévu de former des jeunes dans cinq villes, mais faute de moyens, il a pu le faire que dans trois villes.
Mbaye Aïssatou Fall a également souligné l’importance de mettre en place des commissaires d’art pour promouvoir le musée régional de Boké, un site que les Guinéens ne prennent pas assez au sérieux. Mamadou Thug, membre du CNT et acteur culturel, a quant à lui suggéré la mise en place d’une école des métiers pour valoriser d’autres secteurs culturels souvent négligés.
Le festival Lassiri Graffiti a été financé à 100% par l’Office national du tourisme (ONT), ce qui a permis de réaliser des projets ambitieux tels que la mise en place d’une plaque commémorative sur le chemin de non-retour des esclaves au musée de Boké. Ce projet a été particulièrement important car il permet de rappeler l’histoire de l’esclavage et de retenir l’attention des visiteurs.