Selon le contenu du plan de riposte économique à la crise sanitaire liée au COVID-19, 488 milliards liés à des charges sociales sont prises en charge par le gouvernement guinéen. Mais, la publication d’un rapport de la Banque mondiale a remis en cause ledit plan, tout en créant des divergences entre les différents départements ministériels.
Pour rappel, ce plan précise que l’État devrait prendre en charge les factures des abonnés au tarif social de l’électricité pour trois mois, à compter du mois d’avril 2020, et pour un coût de 456 milliards de francs guinéens. Même décision évoquée aussi pour les factures des abonnés au tarif social de l’eau à compter du même mois, pour un coût de 24 milliards de francs guinéens.
En outre, les échéances de paiement des factures d’eau et d’électricité pour l’ensemble des autres abonnés non commerciaux seront décalées de trois mois.
Par ailleurs, le Magazine Jeune Afrique a publié un article indiquant le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, déchargé sa colère sur l’entreprise EDG (Électricité de Guinée). En réplique, un travailleur de cette entreprise a sous couvert de l’anonymat, apporté quelques précisions relatives aux affirmations de Papa Koly Kourouma, ex-ministre de l’Énergie.
«C’est le vendredi 3 avril 2020, que j’ai vu le ministre de l’Energie accompagné de son Secrétaire Général El hadj Sékou Sanfina Diakité, ancien Directeur général d’EDG, sillonner les bureaux du DAF, monsieur Kaba et des grands Comptes en réclamant d’urgence un document dont on ignore la nature. A cette date, le Directeur général était absent de Conakry pour des raisons sociales(…).
L’incompréhension qui s’installe, est de savoir pourquoi il n’y a eu aucune réaction à date, de la part de la Direction générale et du cabinet en l’occurrence le Secrétaire général qui est aussi témoin des faits sur le document présenté par le Chef du gouvernement, qui fait couler beaucoup d’encres et de salives non seulement sur le plan national, qu’international », a-t-il fait savoir.
Ce cadre nous apprend aussi que, c’est sur instruction du Directeur général de l’EDG, que Pierre Kolié a envoyé les informations recoupées à l’intérieur de l’EDG dans l’après-midi de ce jour, après sa visite au sein de l’entreprise, dans la boite email du ministre de l’Energie.
“Aussi, il faut retenir que ni le ministre, ni son Cabinet ne sont outillés pour analyser les informations reçues venant du logiciel de gestion clientèle de l’EDG. Le document de l’EDG reçu par le ministre Taliby était en PDF et ne peut faire l’objet de modification. La question qui taraude les esprits est de savoir à ce niveau qui serait fautif?», ajoute-il.
Notre interlocuteur a enfin invité les uns et les autres à analyser en toute impartialité le document envoyé par la représentation de la Banque Mondiale ‘’dont les chiffres sont sous-estimés’’, d’après lui.
«Au moment où je témoigne sur cette affaire, l’expert-énergie de la banque travaille avec le Directeur général pour sortir un chiffre consensuel. Le ministre quant à lui, refuse de se défendre et pourtant, c’est son honneur qui est en jeux et moi, à sa place, je le fais parce que tout simplement, il est innocent dans cette affaire. Ce qui est fait n’est pas dans l’intention de nuire, mais plutôt d’obéir à la demande pressante de sa hiérarchie qui à son tour, était bousculée par les partenaires. Un nouveau document portant modification de l’ancien qui a été établi par EDG et transmis au ministère de l’Energie est en cours d’élaboration. Je donne ces informations par acquis de conscience et surtout pour apaiser la toile et faire taire les ardeurs qui n’honorent pas notre pays», a-t-il justifié.
Affaire à suivre…