Une réunion des responsables des 4 coordinations régionales du pays a été réprimée ce mardi 1er septembre 2020 au domicile du Kountigui de la Basse Côte, Elhadj Sékhouna Soumah, à Tanènè, dans la préfecture de Dubréka.
Selon nos informations, cette rencontre fait suite au communiqué confirmant la candidature du président Alpha Condé à l’élection présidentielle du 18 octobre.
Des forces de sécurité ont fait irruption dans le domicile de Sekhouna et ont lancé des gaz lacrymogènes au moment où les responsables de ces différentes structures étaient en consultation.
Joint au téléphone dans l’émission “Africa 2015”, Elhadj Sékhouna Soumah, n’a pas caché sa désolation face à ce qu’il a vécu: «Les sages m’ont appelé pour dire Kountigui il faut qu’on se retrouve. Nous ne sommes pas réunis contre quelqu’un. Quand on s’est retrouvés au moment où on a fini de lire notre discours, ils ont lancé les gaz sur nous. Et ce n’est pas au niveau de la rue c’est jusque dans mon domicile.»
La démocratie reconnaît le droit à toute personne de se retrouver et de participer à des réunions. C’est pourquoi, ce sage n’arrive pas à mesurer l’ampleur de ce que les sages des quatre régions du pays ont vécu à Tanéné ce mardi: «Nous sommes des étrangers dans ce pays ? Quand tu entends la démocratie c’est le droit à chaque citoyen de se réunir. C’est ce qu’on a fait. Nous n’avons pas appelé à des manifestations de rue. Alpha veut chasser la démocratie dans ce pays ».
Au cours de cette descente musclée des agents des forces de l’ordre, des enfants et des femmes ont été blessés par les bombes lacrymogènes.
Elhadj Sekhouna Soumah alerte ainsi l’opinion nationale et internationale sur ce qui risque d’arriver: «Nous demandons à tout le monde de se tenir prêt. Ce qui devait arriver est arrivé. Parce que c’est incompréhensible qu’une telle situation arrive à un Guinéen et de surcroît à des sages.»
Pour le moment, le Kountigui de la Basse Côte dit ignorer les raisons de cette attaque de son domicile.
Sur twitter, Bah Oury, président de l’UDRG, a condamné l’acte.
Nous avons constaté avec amertume l’agression dont le domicile du patriarche El hadj Sékhouna a été l’objet de la part des forces de l’ordre. Cette provocation inacceptable contre des autorités morales de notre pays est une tentative d’intimidation pour les réduire au silence.
— Bah Oury (@bahourykigna) September 1, 2020