Au lendemain de la signature d’un protocole d’accord sur la stabilité des prix des denrées alimentaires en Guinée, la ministre de l’Industrie et du Commerce a tenté de justifier la décision.
Invitée du JT de la RTG, ce mercredi 31 janvier 2024, Louopou Lamah a rassuré la population guinéenne de la volonté du gouvernement à œuvrer pour alléger le panier de la ménagère.
Louopou Lamah salue par ailleurs la démarche des opérateurs économiques du pays, qui s’engagent à œuvrer auprès des autorités de la transition pour stabiliser les prix sur le marché guinéen.
Elle explique aussi les mécanismes mises en place pour s’assurer du respect dudit protocole d’accord.
Lisez ci-dessous l’intégralité de son intervention !
Qu’est-ce qui vous a amené à signer ce protocole d’accord autour des prix des denrées de première nécessité ?
Je précise que ce protocole n’est pas le premier du genre, on avait signé un protocole en 2022 et en 2023 et c’est ce protocole qu’on a prolongé jusqu’avant hier. Aujourd’hui nous signons ce protocole dans un contexte mondial qui est marqué par une flambée généralisée des prix des denrées de première nécessité. Ce protocole vient d’engager toutes les parties à exercer dans une transparence totale. Les commerçants vont exercer librement leur commerce, l’État va continuer à protéger les consommateurs et à approvisionner convenablement les marchés. Mais l’objectif de ma présence ici, c’est pour expliquer aux populations les efforts fournis par le gouvernement depuis le 05 septembre 2021 jusqu’à maintenant, parce que depuis l’État a renoncé à une part considérable de quelques recettes pour alléger les consommateurs.
Nous constatons une stabilité des prix sur les marchés ces derniers temps. Comment avez-vous réussi cela ?
La valeur qui devait être taxée à 800 dollars pour le riz, l’État taxe actuellement à 100 dollars seulement la tonne métrique. Pour le sucre on devrait taxer la tonne à l’équivalent de 2 millions, nous ne percevons que 800 mille. Imaginez que ces taxes se répercutent de façon proportionnelle sur le dos de la population, aujourd’hui on serait en train d’acheter un sac de riz à plus de 600 mille et un sac de sucre à plus d’un million Gnf. Mais comme nous voulons toujours contribuer à l’allègement du panier de la ménagère, c’est pourquoi malgré le contexte et la conjoncture internationale nous mettons tout en œuvre, la direction générale des douanes, le ministère du commerce et la chambre de commerce nationale de Guinée, pour continuer à fournir aux populations des produits de qualité à des prix abordables.
Quels ont été les efforts de chaque partie, à savoir la chambre du commerce, les importateurs et le ministère, pendant les négociations ?
En ce qui concerne l’État, depuis 2021 jusqu’à maintenant nous continuons à appliquer 100$ à la tonne métrique à la place de 550$ sur le riz et 200$ à la place de 660$ pour le sucre. Depuis 2021 jusqu’à maintenant, nous sommes dans cette dynamique d’application de la taxe de la valeur d’indices.
Vous pensez que ce protocole va jouer sur le panier de la ménagère et que ces différents prix vont soulager les populations de Conakry à l’intérieur du pays ?
Bien sûr! Je suis la ce n’est pas pour parler de la hausse des prix, mais pour parler des efforts qui ont permis d’atténuer l’impact de cette hausse des prix des produits de première nécessité sur le panier de la ménagère. Nous pensons que l’ensemble des efforts fournis par le gouvernement et la chambre de commerce contribueront à maintenir la population dans les meilleures conditions de vie parce que nous avons fourni assez d’efforts pour ne pas que l’augmentation de la taxe par l’Inde, l’augmentation des frais dû aux effets sécuritaires climatiques et sanitaires ne se répercutent sur le panier de la ménagère. Je donne un exemple, entre les derniers trimestres de 2023 jusqu’à maintenant, on a pas assisté à une variation du prix. Le prix à la tonne est passé de 510$ à 610$. Ce qui fait une augmentation de 100$ sur chaque tonne. Divisé par 20 sacs de riz, nous avons plus de 60 mille francs d’augmentation sur le sac de riz à l’achat d’abord. Même pas au port de Conakry. Imaginez quand au sucre nous sommes passés de 710$ à 730$ en moyenne.
Quels sont les mécanismes mis en place pour le suivi de cet accord ?
La première des choses d’abord la chambre s’engage à continuer à approvisionner le marché en produits suffisants et en quantité suffisante de maintenant jusqu’au 31 décembre 2024. C’est une première garantie. La deuxième garantie, la chambre s’engage à respecter toutes les normes en matière de commerce et les normes douanières. Et nous en tant que l’État, nous allons continuer à appliquer la règle. Et du point de vue du suivi, on a mis en place un cadre de concertation et un mécanisme de suivi de l’application du contenu de protocole sur le marché. La première des choses, nous allons penser à l’affichage des prix au niveau de tous les points de vente. Que ce soit en magasin ou entrepôt ou dans tous les points de ventes entre les marchés, même dans les quartiers. La chambre de commerce accompagnée de certaines structures de défense de consommateurs commenceront demain cette activité. Vous savez, en 2023, nous avons mis en place le corps des agents assermentés qui ont prêté serment au tribunal. Ces agents seront dans les différents marchés pour s’assurer du respect des prix convenus dans le protocole signé le 30 janvier 2024. À cela s’ajoute le numéro vert qui avait été mis en place le 142 qui est gratuit et qui permet aux consommateurs que nous sommes d’alerter sur les mauvaises pratiques. C’est avec toutes ces mesures là en synergie avec la chambre et les associations de défense de consommateurs nous allons nous mettre sur le terrain pour faire en sorte que le protocole soit respecté de Conakry jusqu’à Yomou.
Quelle est la particularité de ce protocole d’accord ?
La particularité du protocole de cette année c’est que nous ne sommes pas limité à fixer les prix à Conakry seulement. Nous avons répercuté tous les paramètres sur le prix détaillant à Conakry et pour que les prix soient connus à destination dans les 33 préfectures. Donc les directeurs préfectoraux, les inspecteurs du commerce et les structures de législation territoriale à la base, vont se mettre ensemble pour s’assurer que les prix sont respectés et que les consommateurs bénéficient des allégements offerts par l’État parce que si l’État renonce à une grande partie de ces recettes, c’est pour que les effets se ressentent sur le panier de la ménagère.
Avez-vous un message à l’endroit des consommateurs ?
Nous sommes tous des consommateurs et nous devons reconnaître les efforts du gouvernement et des opérateurs économiques. Vous pouvez regarder autour de nous, dans la sous-région et à l’international, la Guinée est en train de fournir des efforts pour continuer à stabiliser les prix malgré le contexte international. Mais nous devons tous faire ensemble pour que les brebis galeuses soient traquées. Parce que malgré les efforts, il y a certains qui vont s’asseoir encore pour se croire malin pour appliquer des prix qui vont faire le contraire de ce qui a été convenu. Mais nous allons les verbaliser et si c’est un importateur, il sera retiré de la liste des importateurs du ministère du Commerce.