L’avocat malien d’Ibrahima Kassory Fofana s’est exprimé sur le refus avoué du procureur spécial près la CRIEF, relatif à la libération de son client, ainsi que ses codétenus (Mohamed Diané et Oyé Béavogui), ce lundi. Maître Mamadou Ismaël Konaté a dit que lui et ses confrères ont été surpris de l’opposition affichée par Aly Touré, pour l’élargissement de leurs clients pourtant accordé par le juge de cette institution judiciaire.
«Nos clients ont comparu jeudi dernier devant la chambre de l’instruction dans le cadre d’une première comparution. Il était question d’inculpation, de notification des charges et de prise de décision en ce qui concerne le statut carcéral. Donc le collège des juges d’instruction a décidé de ne pas suivre les réquisitions du procureur spécial, de placer nos clients sous contrôle judiciaire en assortissant des conditions qui ont été également indiquées. Fondamentalement, on a été surpris qu’après deux heures d’audience, on nous informe que le procureur spécial a exercé des droits de recours», a-t-il expliqué sur les ondes de la radio Fim.
Il poursuit également : «Les lois guinéennes sont claires. Dans l’article 293, le dernier alinéa dit ceci ‘’en cas d’appel du ministère public, l’inculpé, détenu est maintenu en prison jusqu’à ce qu’il est statué dans les délais sur l’appel et dans tous les cas jusqu’à expiration du délai imparti au procureur de la République, à moins que celui-ci n’a consenti à la mise en liberté immédiate. La grande différence est que, Ibrahima Kassory Fofana ne devrait plus être considéré comme étant en prison du fait de la caducité du mandat.»
L’avocat affirme que leurs clients sont illégalement détenus par le procureur de la République : «Le procureur n’est pas un juge. Il a décerné un mandat dans des conditions qu’il l’a dit exceptionnelles. Il a constaté le flagrant délit suivant ses vues à lui. Il a mis en place une démarche de flagrant délit à laquelle il a renoncé. Donc les maintenir en prison aujourd’hui, c’est de la séquestration, c’est de la détention arbitraire, détention illégale et le procureur central engage sa responsabilité. Aujourd’hui, il retient des personnes contre leur gré, sans base juridique», a-t-il renchéri.
Parlant de la caution infligée à leurs clients par la CRIEF, Me Ismaël Konaté a jugé le montant énorme : «Nous estimons que ce montant est énorme. Cela n’a aucune base et que ce montant est sorti seulement de la tête des juges d’instruction. Donc aujourd’hui nous avons besoin de revoir cela devant la chambre de contrôle qui est la juridiction de paix.»