Le procès qui oppose l’État guinéen à Mohamed Kébé et Facinet Camara a repris ce mercredi 18 mai 2022, à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). L’absence pour une énième fois de monsieur Kébé a fait que son avocat s’est déporté du dossier. Sauf que cela n’entrave pas la continuité de la procédure.
L’audition de Facinet Camara, responsable de Flavio voyage s’est poursuivie à la CRIEF sans son co-accusé. L’avocat de Mohamed Kébé a déposé ce mercredi une lettre à la Cour pour justifier les raison de sa démission.
Mohamed Kébé est poursuivi pour de faits de ‘’blanchiment de capitaux, d’enrichissement illicites et corruption’’, par l’État guinéen, mais pendant deux audiences, il a brillé par son absence. Lors de la première, son avocat avait trouvé une excuse en déclarant que son client était malade et avait sollicité un renvoi de deux semaines.
Les parties avaient accepté cette doléance. En ce qui concerne cette autre phase de comparution, l’avocat a tout simplement jeté l’éponge. Me Bernard Saa Dissi Milimouno, l’avocat de l’État guinéen estime que c’est ce qu’il fallait faire.
«Le conseil de Mohamed Kébé s’est déporté du dossier. Cela ne nous a pas surpris. En matière pénale, l’avocat ne peut pas parler si la personne qu’il défend n’est pas présente et monsieur Mohamed Kébé ne veut pas comparaître. Pour la première fois, son avocat avait dit qu’il était malade et qu’il sollicitait un renvoi de deux semaines. Nous, on savait qu’il ne viendrait pas. Ce n’est pas pour des raisons de maladies qu’il n’est pas venu. Il ne veut pas venir et son avocat ne pouvait plus peut-être continuer à le défendre. Finalement, il a décidé d’adresser une lettre dans laquelle il a expliqué les motifs pour lesquels il s’est déporté du dossier», a expliqué l’avocat de l’État guinéen.
Il rassure cependant que l’absence de monsieur Kébé n’empêchera pas la cour de continuer la procédure. Au contraire, «elle en tirera les conséquences.»
L’avocat de monsieur Camara Facinet a indiqué à son tour que son client a juste été payé suite à un contrat qu’il a exécuté. Me Simakan Soumah estime que le prévenu n’a commis aucune infraction pénale.
«Il a travaillé et il n’a pas été reproché pendant deux présidence on l’a confié l’émission des billets de voyage (…) Si la CENI n’était pas satisfaite de son travail on n’allait pas le reconduire. Il a travaillé dans les règles de l’art. Nous nous estimons qu’il n’a commis aucune infraction (…) Il a signé un contrat de prestation et ce sont les frais de prestation qui lui ont été versés. C’est à cause des frais qui lui ont été versés qu’il est poursuivi aujourd’hui. On ne se pose même la question comment vous pouvez faire un travail, on vous paie et on vous poursuit pour cet argent ? On vous dit que vous vous êtes enrichis illicitement ou vous avez fait un blanchiment d’argent puisqu’il s’agit de l’État», a fustigé l’avocat.
L’audience a été renvoyée pour le 1er juin 2022, pour la comparution de deux témoins clés dans cette affaire.