Les réactions se multiplient au sein de la classe politique guinéenne, à 72 heures de l’expiration de l’ultimatum de la CEDEAO accordé à la Guinée, lui demandant de fournir un chronogramme consensuel sur la durée de la transition. Interrogé ce jeudi 21 avril 2022 sur la question, Dr Sékou Koureissy Condé s’est montré optimiste. Selon lui, tout peut arriver en 48 heures.
«Je pense que nous ne sommes pas en retard. Tout peut arriver en 48 heures. Moi je suis optimiste. Ce n’est pas par rapport à la CEDEAO que nous allons nous précipiter mais par rapport à la Guinée et au guinéens. Et cela n’est pas une question de 48heures mais une question d’heure parce que la situation est suffisamment pesante aujourd’hui. Donc en ce qui concerne la CEDEAO il y’a pas de feu en la demeure. Moi je pense que la date buttoir du 25 avril n’est pas un feu. Nous avons d’autres dates devant nous. La CEDEAO est un organe de nos états. Nous voulons une CEDEAO du peuple. Nous sommes très très regardant sur l’intérêt que la CEDEAO porte sur notre pays. Mais nous sommes encore plus regardant sur l’attention que le CNRD va porter sur la classe politique guinéenne », a affirmé le président du parti Arena dans l’émission mirador chez nos confrères de Fim Fm.
Le porte parole de la coalition UPP demande à la CEDEAO de faire la différence entre sanction et punition.
« Il va falloir que la CEDEAO fasse la différence entre la punition et la sanction. Lorsque vous engagez une sanction, elle est générale et passante souvent sur les populations qui n’ont absolument rien à avoir avec l’opération que vous condamnez. Donc il faut harmoniser les vues et les démarches. Encore une fois la sanction de la CEDEAO est une chose. Mais ce que nous nous attendons du CNRD si cela s’accomplissait dans une heure ou en un jour c’est la Guinée qui sera libérée. Il faut que la Guinée se libère entre guinéens avant que la sanction nous menace » a-t-il dit.
Parlant du cadre de concertation inclusif initié par le CNRD, Dr Sekou Koureissy Condé estime que les nouvelles autorités sont en train d’exclure la classe politique.
« J’ai l’impression qu’on veut exclure l’espace politique, la famille politique et ce sentiment est douloureux parce que ce n’est pas nécessaire, ce n’est pas tout simplement possible. Il faut se regarder en face, il faut se dire les vérités, il faut se reconnaître fondamentalement. Et j’ai senti pendant ces quelques jours un sentiment de retour à la normale. Donc un sentiment de volonté de main tendue et de dialogue. Moi je vais la saisir à condition que les revendications et les questions que nous avons posées et que nous continuons à poser soient mises sur la table et que nous trouvons des solutions vraiment guinéennes » a-t-il conclu.