Dans cet entretien qu’il nous a accordé, le candidat du parti Mouvement National pour le Développement (MND) s’est exprimé sur le déroulement du processus électoral en cours en Guinée.
Par la même occasion, Docteur Ousmane Doré est revenu sur ses relations avec Lansana Kouyaté président du parti PEDN.
Guinée360 : Quelles sont les chances du MND et de son candidat que vous êtes à la prochaine élection présidentielle du 18 octobre ?
Dr. Ousmane Doré : Si vous posez cette question au candidat du MND, il va vous dire toute suite que ses chances sont énormes. Si nous avions le sentiment que nous n’avions aucune chance dans une bataille, mais pourquoi s’engager ? C’est peut-être pour se faire blesser d’ici et là. Mais vous vous engagez dans une bataille c’est avec l’idée que vous allez gagner. Donc c’est cette conviction que nous avons, c’est pourquoi nous y allons. Je vous dis que nous sommes proches d’une probabilité de 90 à 100%. Parce que nous avons quelque chose que nous croyons, le reste c’est peut-être vendre à ces populations qui ont besoin de savoir qu’il y a une vie meilleure pour la Guinée qui les attend.
Est-ce que pour vous aujourd’hui, le minimum des conditions sont réunies pour aller à la présidentielle le 18 octobre prochain ?
Si les conditions étaient vraiment réunies moi je dirais pourquoi ne pas aller dès la semaine prochaine. Nous pensons qu’il y a de travail à faire, c’est clair que ça poussé certains partis politiques à ne pas participer. Il y a une suspicion, les questions techniques méritent que les techniciens regardent comment l’enrôlement a été fait, Est-ce que le fichier représente réellement la démographie dans ce pays, est-ce que tout est mis dans les règles de l’art ? Donc nous pensons avoir cinq (5) semaines d’ici le 18 octobre pour voir que ces questions là sont abordées avec toute la diligence. Il est clair que les techniciens pourraient comme c’est fut le cas le 22 mars où deux millions et quelques électeurs ont été complètement éliminés, je pense qu’un travail comme ça devrait être fait pour assainir le fichier.
Aujourd’hui des voix s’élèvent au sein de la classe politique pour demander un léger réport de la date du 18 pour régler tous ces problèmes que vous soulignez. Quelle est votre avis ?
La transparence de ce processus est au cœur de ces élections. S’il est avéré que la date du 18 octobre ne tient pas, nous sommes alors en ce moment pour ce décalage qui pourrait emmener la résolution de cette crise. Parce que nous pensons que personne n’a intérêt à ce qu’on aille vers une élection bâclée.
Parmi les acteurs politiques qui sont absents dans ce processus, figure votre ancien collaborateur l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté. Quels sont vos rapports avec lui ?
Des rapports courtois. M. Kouyaté ce n’est pas seulement que j’ai travaillé dans son gouvernement, Lansana Kouyaté a été celui qui m’a proposé comme ministre au président Lansana Conté qui ne me connaissait pas. C’est un homme pour qui j’ai beaucoup d’admiration et beaucoup de respect. Mais depuis la chute du gouvernement de consensus, nous nous sommes pas rencontrés. J’ai pris acte de sa décision de ne pas prendre part à l’élection et je crois qu’il à ses raisons à lui. Vous savez dans cette situation il y a une question de principe.
Je pense qu’ils ont réaffirmés le principe qu’ils ont toujours eu que ce pays qui sombrait déjà après le décès de Lansana Conté, avec l’arrivée des militaires au pouvoir, la communauté internationale est venue au côté de la Guinée, on a réformé nos textes, nos institutions ont été mises en place, pour rassurer que plus jamais on en retombe dans les travers du passé. Il est conscient de cela, puisque nous venions juste de quitter notre gouvernement avec l’espoir qui a été nourrit dans ce pays. Et nous voilà retombé dans une situation où tout le monde se demande mais qu’est-ce qui va se passer si jamais ce troisième mandat a lieu. Peut-être qu’on va revivre les mêmes périodes d’avant l’arrivée du gouvernement de consensus.
Le même Lansana Kouyaté a déclaré qu’au-delà du fait qu’il ne soit pas candidat, il affirme qu’il n’accompagnera aucun candidat. Comment vous comprenez vous cette position tranchée de votre ancien collaborateur ?
C’est une décision personnelle. Moi je n’ai pas échangé avec lui sur ce sujet, pour lui dire que j’ai une autre stratégie et demandé son appui. Mais je sais une chose, c’est trop facile de prendre une décision pour un parti politique, mais les militants généralement font ce qui va être leurs intérêts. Moi je pense que c’est une position neutre qu’il veut observer, mais cela ne veut pas dire que tous les militants du PEDN ne vont pas voter. Ils vont voter , ils vont voir parmi les douze (12) candidat à l’absence de leur mentor et ils vont choisir l’un des candidats en lice. Nous estimons que nous allons être l’un de ceux-là parce qu’ils nous ont connu ensemble dans ce combat ici pour le retour des choses à la normale en 2007. Ceci dit, je respecte sa décision, je pense que c’est une décision mûri. Mais il faut espérer que ses militants qui n’ont pas leur champion dans cette course vont avoir à décider et de dire que voilà, il y a quelqu’un ici qui peut incarner nos aspirations autant que Lansana Kouyaté.