Le choix du juriste Mamadi 3 Kaba comme commissaire à la Ceni continue d’effrayer la chronique en Guinée. De la mouvance présidentielle, à l’opposition en passant par la société civile, chacun y va de son commentaire.
Mais, ce qui focalise beaucoup plus les attentions, c’est la bisbille née de ce choix entre le conseil national des organisations de la société civile de Dansa Kourouma et le Barreau de Guinée.
Certains acteurs de la société civile qui trouvent regrettable une telle situation, appellent les deux entités à privilégier la discussion.
Mais une discussion qui doit tourner autour de l’essentiel, de l’avis du coordinateur national de la CoJeLPaiD (convergence des jeunes et leaders pour la paix et la Démocratie).
« Notre main tendue serait à ce qu’on accepte de se retrouver, que chacun emmène ses arguments sur la table, savoir en quoi on pensait être le légitime designateur du remplaçant de Me Kebé à la Ceni. Nous confrontons les arguments, et au terme de cette confrontation d’idées pas la confrontons des émotions, nous allons en ce moment essayer de porter cela. » a indiqué Abdoul Sacko dans un entretien qu’il nous a accordé ce vendredi
Mais selon l’activiste, cette démarche obéit forcément à un certain nombre de conditions. Il s’agit de la reconnaissance de deux camps que c’est possible de perdre ou de gagner.
«Et s’il s’avère que la raison n’est pas de son côté, quelque soit le niveau d’avancement c’est de dire que nous avons fait une erreur et nous desistons. Parce que ce que la justice peut rendre nous pouvons faire ça à l’interne si nous avons la bonne foi, si l’idéal, c’est de défendre notre droit en fonction des textes de loi. »
Le barreau dans sa démarche, a déposé un recours devant la cour suprême afin d’obtenir l’annulation du décret présidentiel nommant Mamadi 3 Kaba à la Ceni.
Là aussi, le coordinateur de la CoJeLPaiD lance un appel à l’institution judiciaire qui sera saisie par Me Djibril Kouyaté et son groupe.
«Nous invitons les autorités judiciaires qui seront saisies dans cette affaire, de dire le droit rien que le droit. C’est la manière de traiter ce dossier qui va dissuader les esprits fossoyeurs au sein de la société civile et au sein de l’opinion publique. »
Sans attendre le verdict de la cour suprême, le commissaire controversé de la Ceni, Mamadi 3 Kaba a prêté serment ce vendredi 22 mai conformément à la loi, afin de participer activement aux activités de l’institution électorale guinéenne.