Selon les résultats d’une enquête de l’analyse globale de la vulnérabilité, de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Guinée, réalisée par le gouvernement en collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) en mai 2018, 21% des ménages guinéens sont en situation d’insécurité alimentaire. Ce qui donne 2.459 000 personnes. Ainsi, parmi ces ménages, 2,4% sont en insécurité alimentaire sévère, et un peu plus de 300 000 personnes. Cette information est fournie lors de l’ouverture de la semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, ce lundi 2 décembre dans la capitale guinéenne.
Les préoccupations de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle qui sévit dans l’espace sous-régional et dans le sahel seront au centre de cette décade. L’objectif sera de sortir les populations de l’insécurité alimentaire, de malnutrition et il s’agira aussi de créer de l’emploi et de revenu pour que chaque citoyen puisse contribuer de façon autonome et efficace à l’amélioration de ses conditions de vie et de son cadre de vie dans sa sphère.
La rencontre s’inscrit aussi dans le cadre des journées de la Coopération qui durera du 2 au 12 à Conakry. 15 pays membres d’ECOWAP sont en Guinée pour échanger à travers des panels sur les enjeux alimentaires en vue de trouver des solutions appropriées. Les experts du Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) partageront spécifiquement leurs expériences sur les questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle au niveau régional.
«Il s’agit d’accroitre la productivité, enrichir les producteurs et le pays. Dans cette stratégie, la Guinée a bâti plusieurs projets et programmes notamment le café arabica au Fouta, café robusta en Guinée Forestière, de palmier à huile et de cacao Mercedes. Dans le secteur de l’élevage, nous avons l’insémination artificielle et d’autres initiatives sur la riziculture et la pisciculture», a rappelé le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Faramoé Béavogui.
Il ajoute que la Guinée a élaboré son Plan National pour le Développement Economique et Social (PNDES) qui intègre toutes les politiques de développement du secteur rural et d’autres secteurs. ‘’C’est dans cette politique que s’inscrit le plan national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire en Guinée’’.
L’autre facette de l’ouverture de ces journées a été marquée par la signature d’un partenariat entre la Guinée et ses partenaires techniques et financiers. Après ces signatures, des échanges ont eu lieu entre le gouvernement guinéen représenté par les ministres de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine et du Plan, et les ambassadeurs, les agences techniques et partenaires techniques et financiers autour de l’état de la coopération et des avancées du PNDES en Guinée.
«Nous avons signé un partenariat avec les Etats-Unis sur un programme de santé à hauteur de 15 millions de dollars. Nous allons discuter et créer un milieu d’échanges libres et francs afin de pouvoir œuvrer à un meilleur développment», a indiqué la ministre de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine, Dr. Diéné Keita.
Cette signature représente une partie de l’aide américaine pour 2019. Cette coopération permettra aux Etats-Unis de continuer leur travail dans le domaine de santé. Cela renforcera les chaines d’approvisionnement en médicaments et dans la lutte contre le paludisme en Guinée, a expliqué le Directeur de l’Agence américaine de développment (USAID), à l’Ambassade de Etats-Unis, Jeff Bryan.
Au cours de échanges, les discussions ont porté sur plusieurs sujets, notamment comment financer le développement et comment faire pour réaliser les objectifs du PNDES. «Nous sommes en train de mettre en place un plan de développement qui est arrivé à terme et qui sera suivi d’autres plans de développements pour 2020-2025», a rassuré la ministre du Plan, Mama Kany Diallo.
Il faut rappeler que plus de deux millions de Guinéens sont touchés par l’insécurité alimentaire, d’après la ministre de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine. Dr. Djènè Kéita a affirmé que cet acte de précarité alimentaire et la malnutrition constituent un handicap majeur pour le développement du continent.