A peine 24 heures après sa démission de son poste de Haut représentant, le président de l’Union des forces républicaines (Ufr) commencé à fustiger la gouvernance du régime Alpha Condé et le dysfonctionnement de l’administration.
“La politique dont nous parlons tous les jours, elle n’est faite qu’en direction de la population guinéenne. Toute politique dont le résultat n’est pas de trouver du travail aux jeunes et chômeurs dans un pays, de permettre aux retraités d’être correctement traités et qui ne ne permet d’avoir un logement, d’être soigné, cette politique n’a absolument aucun intérêt. Je me suis engagé en politique pour permettre aux citoyens guinéens d’acceder à un niveau de vie meilleure. (…) La politique c’est quelque chose dextremement concret. Ce n’est pas du tout les phrases qu’on fait à Conakry les uns contre les autres“, a déclaré Sidya Touré au cours d’une conférence de presse ce mercredi 12 , décembre 2018.
Nommé par décret le 2 janvier 2016, Haut représentant du chef de l’État, M. Touré dit avoir voulu apporter son grain de sel au développement de la Guinée. ” J’ai voulu apporter de l’aide gratuite parce que nous sommes sortis des élections de 2015 dans des conditions que nous connaissons tous. Je me suis dit d’accord, nous contestons les résultats, mais de toute façon c’est un mandat final, en 2020, dans quel état va se trouver la Guinée si un nouveau chef d’État devait être élu. Est ce que nous allons encore continuer à nous disputer en se rendant compte que les objectifs élémentaires qui touchent les populations guinéennes, on n’y apporte pas de solution? J’ai accepté un poste à titre personnel qui consistait à ce que de par ma connaissance avec le chef de l’État que je connais depuis 38 ans que je puisse m’impliquer dans le programme du gouvernement pour permettre qu’on aboutisse à des solutions acceptables. Je l’ai fait avec toutes les bonnes intentions du monde. Si je me suis trompé, ça c’est mon problème, je l’accepte. Mais comme je ne voulais pas être critiqué sur la question de rémunération et autre, J’ai bien pris soin de dire que je ne souhaitais pas être rémunéré. Voilà la raison pour laquelle je suis allé là“, a-t-il justifié
Et d’ajouter: “Le président Wade m’a dit à un moment que pour apaiser les tensions au Sénégal, il était même rentré dans le gouvernement d’Abdou Diouf. Ce qui ne ne l’a pas empêché d’être candidat à l’élection présidentielle et de le battre. Pendant la crise ivoirienne, au plus fort, dans le cadre d’un gouvernement d’union, il y avait des ministres Rdr, Pdci dans le gouvernement Gbagbo. Il y avait un manque de gouvernance, je me suis dit que peut être je peux apporter mon grain de sel. C’était un conseil, mais un conseil gratuit. Je me suis rendu compte au bout que cela n’aboutissait pas“.
La défaillance de l’administration
Par ailleurs, l’ancien premier ministre a dénoncé le dysfonctionnement de l’administration guinéenne. “Pour l’une des raisons le plus importantes qui soient, l’administration guinéenne n’existe pas. Elle est complètement déstructurée. On ne peut plus comme nous le faisions à la Primature en 1996-1999 prendre un dossier à la base, travailler dessus, le faire monter jusqu’à ce que ça arrive en conseil interministériel. Et une fois que la décision est prise en conseil des ministres que quelqu’un puisse l’executer qu’il y ait une surveillance dans les délais et dans les conditions requis et dans la transparence. Actuellement, ce n’est pas possible“