Ce lundi 10 décembre a été une Journée commémorative de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) dans le monde. En Guinée, l’événement a été célébré dans la salle du 28 septembre du palais du peuple.
Des plaidories et des dénonciations sur les cas de violations des droits humains en Guinée ont été faits dans la salle en présence des représentants d’institutions de défense des droits de l’Homme.
Elhadj Malal Diallo, président par intérim de l’OGDH et porte-parole des ONG de défense des Droits de l’Homme pour la circonstance, a interpellé le président à s’engager pour la tenue du procès des massacres du 28 septembre 2009, ensuite, le respect des droits à l’éducation.
D’après Elhadj Malal Diallo, la célébration de cette journée intervient dans un contexte particulier. Il y a non seulement la clôture de l’instruction dans l’affaire de ces massacres en décembre dernier, ce qui est une avancée importante dans la lutte contre l’impunité…
D’autres avancées importantes menées par le gouvernement ont été saluées par les ONG de défense des droits humains, ainsi que la matérialisation de l’engagement des autorités en faveur d’un Etat de droit en Guinée «reste appréciable à plusieurs niveaux».
Au contraire, certaines situations préoccupent ces défenseurs des droits de l’Homme.
«La non diligence d’enquêtes sérieuses pour faire la lumière sur les cas de violences commises par les forces de l’ordre et d’autres acteurs au cours des manifestations politiques et sociales», a regretté le représentant des ONG de défense des droits humains.
Il évoque qu’au cours de l’année 2018, 16 personnes ont perdu la vie lors de ces manifestations.
Autre préoccupation exhibée par les défenseurs des droits de l’Homme est la mesure visant à interdire toute manifestation politique, sociale et le fait d’associer l’armée dans le maintien de l’ordre en violation de la Constitution.
En outre «la lenteur du processus de réconciliation nationale alors que le rapport sur les consultations de la commission provisoire de réflexion avait été remis au président de la République en juin 2016», soulève Elhadj Malal Diallo.
Le retard pris de l’adoption par l’Assemblée nationale du projet du code civile qui contient des avancées importantes en matière de protection des droits de l’Homme en particulier des droits des femmes. Ce passage et autres ont aussi été cités par les acteurs de défense des Droits de l’Homme. Et en fin, le respect du droit à l’éducation. Vu que le système éducatif guinéen se trouve dans un état précaire.
Puisque c’est le gouvernement qui est interpelé, son représentant dans la cérémonie a eu son mot à dire. En guise de réponse peu amère, Me Check Sacko dans un ton prouvant une dose de colère, a apporté quelques éclaircissements sur les problématique révélées par ces ONG.
Le ministre de la Justice garde des Seaux laisse entendre que le pays régorge des «apprentis sorciers!» Qui sont ils?
«Ceux qui mettent l’huile sur le feu! En tant que Garde des Sceaux je le répète solennelement! Les apprentis sorciers il faut qu’ils soient débusqués dans le rang de la population pour ne pas que le citoyen même soit victime de l’injustice, de l’irrespect des droits dans notre pays», rétorque Me Check Sacko.
Dans une autre requête venant du président de l’institution nationale et internationale de défense des droits de l’Homme (INIDH) sur le respect des droit des défenseurs des droit humains et ceux des journalistes, le ministre de la Justice a fait savoir qu’il y a cette loi déjà prête. Il souhaite que le remplaçant de Khalifa Gassama Diaby soit prompt sur le dossier et soumettre à l’Assemblée nationale.
Me Check Sacko a signalé la nécessité du dialogue entre les syndicats des enseignants en grève depuis près de trois mois. Sauf que ces derniers (syndicats) affirment que c’est l’Etat qui fait de la bourde dans ces négociations, en refusant de respecter les clauses.
En attendant, le droit à l’éducation des pauvres élèves dans les écoles publiques restent malmenés par les autorités.