Le Réseau des Femmes du Fleuve Mano pour la Paix (REFMAP) a animé une conférence de presse ce vendredi 09 février 2018 à Conakry autour du thème « la participation des femmes dans un processus électoral apaisé».
Cette rencontre avec les hommes des médias vient à point nommé, alors que la Guinée traverse une crise post-électorale depuis les élections communales du 04 février qui a coûté à la vie d’au moins 7 personnes et faisant plusieurs blessées.
« Nous sommes inquiets qu’avant même la publication des résultats qu’il y ait autant des violences et de contestations. Cela revient à dire que le cadre juridique et réglementaire des élections communales n’a pas été compris, ou n’a pas été accepté. On a amené le peuple dans un processus auquel les acteurs qui ont pris part au processus ne croyaient pas et si c’est le cas, ça devient une trahison en ce moment», déplore la présidente du REFMAP, Hadja Saran Daraba Kaba.
L’ancienne Secrétaire générale de l’Union du Fleuve Mano donne les trois catégories qu’il peut y avoir dans tout conflit: «Dans tout conflit, les rôles sont divers. Il y a ceux qui mettent l’huile sur le feu, il y a ceux qui n’ont pas intérêt à la paix, et ceux, qu’il y a conflit ou pas, ils s’en foutent».
Quant aux solutions de sortie de crise qu’il peut y avoir dans le contexte que traverse la Guinée depuis les élections de proximité, Mme Kaba soutient: «Depuis 12 ans en Guinée, on est dans l’éternel recommencement. Il faut que les gens se retiennent. Les uns et les autres doivent comprendre que le jeu politique n’est pas une jungle. Chaque citoyen ou groupe de citoyens a une responsabilité. Aujourd’hui, si les Guinéens ne s’entendent pas, nous causons des problèmes aux autres pays ».
Cet autre appel à l’apaisement de la candidate de l’élection présidentielle de 2010, vient s’ajouter à celui du Représentant spécial des Nations-Unies pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambass, qui continue de rencontrer les différents acteurs impliqués dans le processus pour la préservation de la paix en Guinée.