Après plusieurs jours de négociations, le gouvernement guinéen et l’intersyndicale de l’éducation ont signé, ce mardi 2 décembre 2025, un protocole d’accord censé apaiser la crise qui secoue le secteur éducatif. Mais à peine paraphé, le document fait déjà l’objet de profondes divergences parmi les acteurs concernés.
Interrogé par Guinee360, Diaka Sow, porte-parole des enseignants contractuels communaux non retenus, a tenu à clarifier la position de son groupe. Selon lui, les enseignants concernés ne se reconnaissent pas dans l’accord signé par le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), dirigé par Aboubacar Soumah et Dame Kadiatou Bah.
« Nous restons dans la logique de la grève et de la défense des intérêts légitimes des enseignants contractuels, conformément aux décisions de nos structures représentatives : Michel-Pépé Ballamou du SNE et Alpha Gassim Barry de la FSPE », a déclaré Diaka Sow.
Il estime que le protocole paraphé dans la matinée « ne reflète pas la volonté de la base des enseignants contractuels ». Les revendications essentielles demeurent inchangées, à savoir :
La signature de l’arrêté d’engagement des contractuels à la Fonction publique ;
Le paiement de deux ans et six mois d’arriérés de salaires ;
Le versement des primes de six millions, toujours non honorées.
Insistant sur la légitimité de la base, Diaka Sow rappelle que « en syndicalisme, la base est souveraine. Toute décision unilatérale contraire à ses décisions est illégale et non représentative. À ce jour, la confiance en Aboubacar Soumah est perdue dans le secteur de l’éducation. »
Les enseignants contractuels non retenus écartent ainsi toute idée de reprise des cours. « La seule condition qui pourrait nous amener à reprendre est la signature de notre arrêté d’engagement. Aucun ordre de reprise, même émanant du SLECG ou d’autres structures, ne sera suivi sans ce préalable», prévient le porte-parole.
Diaka Sow annonce également que les représentants des 33 préfectures et les 4 000 enseignants concernés préparent une manifestation à Conakry, devant le ministère de la Fonction publique. « Une date sera communiquée dès que la coordination nationale sera finalisée. Nous appelons toutes les parties concernées à agir de manière responsable et à respecter la souveraineté de la base syndicale », a-t-il conclu.

