Le ministère du Travail et de la Fonction publique a procédé, ce jeudi 27 novembre 2025, au lancement officiel du Fichier Unique de Gestion Administrative et des Soldes (FUGAS). À cette occasion, le ministre Faya François Bourouno a salué les avancées réalisées dans la maîtrise des effectifs et de la masse salariale de l’administration publique.
Revenant sur le processus ayant permis la mise en place de cet outil, le ministre a rappelé les difficultés initiales auxquelles le projet avait été confronté. “J’ai enregistré dans cette salle la présence du Premier ministre pour une raison très simple : ce projet avait connu un enlisement sérieux. Il y avait des inquiétudes. Il a été d’un soutien inlassable, et c’est grâce à ce soutien que nous sommes sortis de la zone de turbulence pour reprendre la marche et pousser ce projet vers ce que nous voyons aujourd’hui”, a-t-il déclaré, saluant également l’engagement du président de la transition dans la modernisation de l’administration.
Le ministre a tenu à reconnaître le rôle déterminant du chef de l’État. “J’exprime toute ma gratitude envers le Président de la République qui, depuis sa prise de responsabilité en septembre 2021, avait très tôt compris et cru qu’on ne peut rêver développer un pays sans maîtriser ses ressources stratégiques, et la ressource humaine est une ressource stratégique. Dans l’ambition de refonder notre État, le gouvernement s’est lancé dans l’entreprise de maîtriser les effectifs de la Fonction publique et de maîtriser la masse salariale. C’était une ambition très importante”, a-t-il souligné.
Selon lui, cette orientation politique a permis au ministère du Travail et de la Fonction publique, avec le soutien de l’ensemble du gouvernement, de mettre en œuvre un processus de réforme en profondeur. “Je dis souvent que je dois être l’un des plus heureux des ministres de la Fonction publique, parce que tout ce qui se passait auparavant, c’était un marché de numéros matricules, des arrêtés dans les sacs, dans les poches. Aujourd’hui, cela a disparu. Ce sont des écrans qu’on voit, ce sont des chiffres. Nous avons démocratisé les effectifs de la Fonction publique : tous les chiffres sont visibles. Chaque enregistrement est suivi à la loupe, et même les citoyens sont informés des engagements qui sont faits au quotidien. La manipulation du fichier n’est plus possible. Aujourd’hui, on peut se féliciter d’avoir une Fonction publique qui se modernise”, s’est-il réjoui.
Poursuivant, le ministre a mis en avant les progrès réalisés dans la gestion des ressources humaines de l’État. “Nous avons maîtrisé les effectifs, maîtrisé la masse salariale et modernisé les recrutements. Les recrutements à la Fonction publique sont devenus transversaux : c’est par voie de concours. Les recrutements se font sur la base d’une appréciation et d’une évaluation des besoins en termes de postes et de profils”, a-t-il expliqué.
Il a ajouté que les nouveaux agents sont désormais encadrés à travers un processus rigoureux. “On recrute, on forme, à travers un processus de stage probatoire rigoureux, passant par le service militaire pour développer des compétences qui vont au-delà des compétences techniques. Aujourd’hui, c’est avec honneur que nous avons de nouveaux agents publics qui se distinguent déjà par leurs compétences et par leur engagement à servir loyalement la nation guinéenne”, a précisé le ministre.
Sur la gestion des carrières, Faya François Bourouno affirme que la réforme en cours a permis une accélération notable du traitement des dossiers administratifs. “Les dossiers qui duraient quatre mois, six mois, parfois dix mois — j’en ai vus dans le circuit — aujourd’hui, en trente minutes, ils sont traités. Cela libère nos fonctionnaires, cela libère nos citoyens”, a-t-il déclaré, dénonçant les injustices du passé.
“Il y avait des injustices que nous avions constatées dans la Fonction publique : des agents recrutés qui faisaient dix ans, quinze ans, vingt ans sans changement de statut. Aujourd’hui, près de 20 000 agents publics vont changer de grade, de corps, d’hiérarchie. Cela va changer leur situation professionnelle et leur rémunération. C’est une transformation sociale majeure.”
En perspective, le ministre dit ambitionner une amélioration significative de la productivité de l’administration publique, qui, selon lui, passe par une meilleure qualification des compétences.
