Alors que le processus électoral s’accélère en Guinée, les débats s’intensifient autour du montant exigé pour le dépôt des candidatures à la présidentielle du 28 décembre 2025, fixé à 900 millions de francs guinéens, ainsi que le plafonnement des dépenses de campagne établi à 40 milliards de francs guinéens. Des montants jugés excessif par plusieurs acteurs politiques, dont Me Thierno Souleymane Baldé, potentiel candidat indépendant.
« Le montant de 900 millions est très élevé pour de telles élections. Compte tenu du revenu moyen d’un citoyen guinéen, l’égalité devant la loi aurait exigé qu’on fixe un montant plus raisonnable, entre 400 et 500 millions, afin de permettre à tous ceux qui souhaitent servir leur pays de se porter candidat », a-t-il déclaré
Le candidat estime que ces montants ajoutés au plafonnement des dépenses de campagne, créent une barrière injuste. « Quand on fixe un dépôt aussi exorbitant et qu’on plafonne les dépenses à 40 milliards, on envoie un signal clair : seules les grandes fortunes ou ceux qui ont déjà profité des ressources de l’État peuvent véritablement concourir», a-t-il déploré.
Selon lui, des dispositifs d’alternatives auraient pu être envisagés pour encadrer les candidatures. « On pourrait, à l’image d’autres pays, prévoir des conditions comme le parrainage», a-t-il expliqué, avant de rappeler que le Code électoral « prévoit que ce parrainage soit effectué par les maires ». Cependant dit-il « il aurait fallu organiser d’abord les élections locales et législatives avant la présidentielle. Aujourd’hui, on nous parle de délégations spéciales mises en place à la place des maires. »
Le candidat déplore également les obstacles rencontrés sur le terrain. « Nous avons d’énormes difficultés, ne serait-ce que pour déposer nos demandes de parrainage, à plus forte raison pour obtenir une signature », a-t-il affirmé. Il cite en exemple certaines préfectures et sous-préfectures, notamment à Forécariah, où « nos représentants ont été retenus plusieurs heures avant d’être relâchés. Face à de tels obstacles, comment peut-on parler d’élections libres, crédibles et transparentes ? », s’est-il interrogé.
Malgré ces difficultés, le candidat reste déterminé. « Nous savons que la bataille sera difficile, mais nous irons jusqu’au bout. Nous avons le soutien de la population, et c’est ce qui motive ma candidature. Nous ferons tout ce que la loi exige et, le moment venu, nous tirerons les conséquences de la situation », rassure Me Thierno Souleymane.
Interrogé sur la possibilité d’un rejet de sa candidature, Me Baldé se montre confiant. « Je ne peux pas concevoir que mon dossier soit rejeté pour défaut de parrainage, car nous n’en sommes pas encore là. Le moment venu, je prendrai les dispositions nécessaires. Pour l’instant, je reste confiant quant à l’obtention des parrainages requis afin de déposer ma candidature dans les délais. Le processus électoral ne fait que commencer. Nous verrons progressivement les difficultés qui se présenteront et les solutions possibles. Le moment venu, nous aviserons », a-t-il conclu.
Il faut noter que pour être validée, le candidat indépendant doit recueillir la signature d’au moins 30% des présidents des délégations spéciales. Ce parrainage est aujourd’hui verrouillé après que la quasi-totalité a signé le parrainage de Mamadi Doumbouya.