Les enseignants contractuels communautaires, exclus du processus d’intégration à la fonction publique, se sont réunis ce lundi 13 octobre 2025 à Conakry, au siège du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG). Cette rencontre avait pour objectif de réclamer leur régularisation administrative, une promesse qu’ils disent attendre depuis plusieurs années.
Lors de cette assemblée, la secrétaire générale du SLECG, Kadiatou Bah, a pris la parole pour réaffirmer la solidarité de son organisation et interpeller les autorités sur l’urgence de la situation.
« Ce que nous avons à donner aujourd’hui, c’est un appel pour la relève. Nous voulons que ces jeunes enseignants deviennent comme nous, qu’ils soient encouragés très tôt. Ils ont trop lutté. »
La syndicaliste a rappelé que depuis plus de cinq ans, le SLECG soutient ces contractuels dans leur combat pour une reconnaissance officielle. Si elle salue les efforts déjà consentis par le gouvernement de la Transition, elle souligne néanmoins que le déficit en personnel enseignant demeure préoccupant.
« Dieu a fait que le gouvernement actuel, dirigé par le général Mamadi Doumbouya, a permis l’engagement d’au moins 10 000 enseignants contractuels communautaires, ainsi que 2 000 autres recrutés à travers le concours de la fonction publique. Mais le manque d’enseignants persiste. »
Pour Kadiatou Bah, la solution durable passe par une intégration complète de tous ceux qui exercent encore dans des conditions précaires.
« Aujourd’hui, notre seule demande est que ces jeunes soient intégrés à la fonction publique. Ils ont les compétences nécessaires : pédagogie, didactique et savoir académique. On avait dit qu’il n’y avait ni manque ni contractuels à Conakry. Pourtant, lorsque ces enseignants ne sont pas en classe, les classes restent vides. »
Soucieuse de maintenir un climat apaisé, la secrétaire générale du SLECG a insisté sur la nécessité du dialogue social.
« Il n’est pas question d’un bras de fer, mais d’un dialogue social, à travers les institutions mises en place. Nous demandons au président du Conseil national du dialogue social d’être notre porte-parole auprès de la Fonction publique et de notre ministère de tutelle, afin que la situation de ces jeunes soit régularisée. »
Devant les enseignants venus de l’intérieur du pays, Kadiatou Bah a également plaidé pour une meilleure organisation interne du mouvement.
« Faut-il qu’ils continuent à s’endetter pour venir plaider eux-mêmes leur cause ? Non. Nous exigeons à la coordination nationale de faire travailler les coordonnateurs régionaux et préfectoraux pour éviter ces déplacements fréquents. »
Tout en reconnaissant la gravité du manque d’enseignants, la responsable syndicale a invité les enseignants à poursuivre les cours et à éviter toute confrontation.
« Ce ne sont ni la force, ni la rue qui résolvent les problèmes, mais les arguments, et les nôtres sont clairs : il y a un manque criard d’enseignants. Nous exigeons aussi aux enseignants de ne pas abandonner les classes, car s’ils le font, c’est comme s’ils n’existaient pas. »
Enfin, elle a rappelé que la question des contractuels figure parmi les priorités du SLECG.
« Dans notre plateforme revendicative déposée sous forme de mémorandum, leur situation figure en troisième position, après le déblocage des salaires et le statut particulier. Nous exigeons donc que la question des enseignants contractuels communautaires soit résolue, notamment ceux non retenus au concours et ceux de Conakry dont l’existence est toujours niée. »