Le discours du Colonel Mamadi Doumbouya prononcé devant les dirigeants du monde à l’assemblée générale de l’ONU, est diversement apprécié au sein de la classe politique guinéenne. Si certains le qualifient de panafricaniste, le président du parti FND quant à lui, dit avoir noté des incohérences dans la sortie du chef de la junte guinéenne.
D’abord Alhousseny Makanera kaké rappelle qu’un discours tient toujours compte du lieu et du contexte. Ce qui selon lui, a manqué dans celui prononcé par le président de la transition guinéenne. «Le discours du colonel Mamadi Doumbouya a été tenu à l’occasion de la 78ème session de l’ ONU. Cette assemblée a pour thème “l’atteinte des objectifs de l’ ONU en 2030 en faveur de la paix, de la prospérité, du progrès et de la durabilité”. Maintenant quand on prend le discours du colonel on voit très peu ce thème traité dedans. Donc pour moi à partir de là, on ne peut pas dire que le discours était bon», souligne l’ancien ministre de la communication.
Pour Alhousseyni Makanera Kaké, le président de la transition s’est contredit lui-même dans son discours.
«J’ai noté une certaine incohérence. Par exemple, lorsque dans le discours, le Colonel dit que le modèle de démocratie que l’Europe a imposé à l’Afrique n’a pas marché et qu’au même moment il justifie sa prise du pouvoir parce qu’un président a changé de constitution pour faire un mandat de trop, ce n’est pas cohérent. Vous ne pouvez pas rejeter en bloc la démocratie occidentale et vous vous plaisez à être appelé Président de la République, à vivre dans les palais, à rouler dans les véhicules administratifs et à former un gouvernement, parce que ce n’est pas africain. Un président de la République est celui qui est le chef d’un État qui a choisi la forme républicaine, avec une constitution issue de la démocratie. Donc lorsqu’on critique la démocratie occidentale cela veut dire que même la fonction du président de la République, celui du ministre et des députés on doit renoncer».
Plusieurs observateurs pensent que le Colonel Mamadi Doumbouya a été courageux pour tenir un tel discours. Pour Makanera, cela ne relève pas d’un courage. «Aux Nations-Unies, quand vous y allez, vous êtes libre de tenir votre discours comme vous le voulez, il n’y a aucun courage dedans. Parce que personne n’a été frappé ni insulté parce qu’il a tenu un discours».