Plusieurs observateurs s’attendaient à un remaniement ministériel au regard des “mauvais” résultats obtenus par certains ministres lors de l’évaluation à mi-parcours des membres du gouvernement, effectuée du 24 au 31 juillet dernier par la primature. Mais après un mois de vacances, la rentrée gouvernementale a eu lieu cette semaine sans aucun changement dans l’équipe dirigée par Dr Bernard Gomou. Une situation qui suscite de l’indignation chez certains Guinéens qui estiment que cette évaluation n’avait pas sa raison d’être.
Ce jeudi, 30 août 2023, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a levé l’équivoque sur le sujet. Joint dans l’émission “Mirador”, le ministre explique qu’associer l’expression « objectif de performance » à l’action gouvernementale, relève de l’ignorance.
« C’est dans les entreprises qu’on dit objectif de performance. Parce que les budgets des États sont des institutions d’entrées financières. Donc les contrats de performance beaucoup de gouvernements s’en servent aujourd’hui, mais il faut aussi savoir raison garder, que la réalité de la gestion gouvernementale ce n’est pas liée au bénéfice, à la rentabilité. Ce n’est pas un marché comme les Entreprises. Les services publics ce n’est pas des entreprises de rentabilité, lorsque vous devrez évaluer le ministre de l’éducation vous l’évaluer sur quel critère, est ce que c’est l’argent qu’il a dépensé, est ce que c’est le nombre d’admis, le nombre de classe construite, de professeur recrutés, il y a beaucoup de chose dont ce n’est pas sur le volet argent. Il n’y a pas de moyenne dans ça ».
Ousmane Gaoual Diallo considère qu’il n’y a pas eu une évaluation des départements ministériels en tant que telle. C’est plutôt une revue qui a été organisée pour s’assurer de la bonne exécution des contrats que les ministres ont signés avec le Premier ministre.
« L’objectif, ce n’est pas de dire vous n’avez pas eu la moyenne, donc vous quittez le gouvernement, ce n’est pas ça. L’avantage de faire des revues c’est pour découvrir les problèmes et cela permet d’apporter des corrections là où il y a nécessité, de corriger pour anticiper les risques d’abandon ou de décider de changer d’orientation et d’abandonner certains projets. Mais ce n’est pas pour évaluer un ministre. Les ministres ne sont pas des étudiants qui font l’examen en fin d’année. Et on dit : vous passez en classe supérieure ou vous redoubler. Ce n’est pas ça le gouvernement », explique le porte-parole du gouvernement.
Ousmane Gaoual rappelle par ailleurs, qu’un remaniement ministériel dépend du président qui a placé sa confiance aux différents responsables des ministères. « Personne d’entre nous n’a fait un concours pour être là où il est. Nous sommes là où nous sommes aujourd’hui parce que nous bénéficions de la confiance d’un homme qui estime que nous pouvons remplir les missions qu’il nous confie », précise le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique.