L’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, poursuivi pour détournement présumé de deniers publics, était absent à sa comparution devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) ce jeudi 6 avril 2023, pour raisons de santé. Contrairement à ses co-accusés Michel Kamano, Zeinab Camara et Jin Sun Cheng, présents à l’audience. Ils sont tous poursuivis pour détournements de 15 milliards de francs guinéens destinés à la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale à Koloma, dans la commune de Ratoma.
La Cour a rejeté sa demande de mise en liberté provisoire et a ordonné qu’il soit entendu publiquement le 25 avril prochain depuis son lieu de détention.
Le président de la chambre du jugement de la CRIEF, Francis Kova Zoumanigui, a demandé des explications au parquet spécial sur l’absence de Damaro Camara. Le procureur Mamadi Lazare Bauret a déclaré que l’ancien président de l’Assemblée nationale est alité et qu’il serait sous perfusion. Toutefois, il s’est opposé à toute demande de liberté provisoire pour le prévenu.
L’avocat de Damaro, Me Santiba Kouyaté, a expliqué que son client ne pouvait pas se présenter à la barre en raison de son état de santé, et a demandé une liberté provisoire pour lui permettre de se soigner. Il a également souligné que son client ne devrait pas être placé en détention tandis que ses co-accusés sont en liberté.
Le représentant de l’agent judiciaire de l’Etat, Me Amadou Baben Camara, a qualifié l’absence répétée de Damaro d’insulte à la cour. Il a refusé d’accorder une liberté provisoire à Damaro, affirmant que la défense ne suivait pas les règles.
La cour a finalement rejeté la demande de mise en liberté provisoire de Damaro Camara. Elle a décidé de se transporter sur son lieu de détention pour l’entendre publiquement et médiatisé le mardi 25 avril 2023 à 10 heures. Cette décision a été contestée par le parquet spécial et la défense.