Le président du comité d’organisation de la manifestation qui s’est soldée par la mort des centaines de personnes au stade du 28 septembre 2009, est appelé à la barre ce lundi 20 mars. Bah Oury, comme c’est de lui qu’il s’agit, explique en ce moment ce qu’il aurait vécu ce jour.
« On a vu des militaires principalement des bérets rouges, venir vers nous pour nous demander de descendre. C’est le Commandant Aboubacar Sidiki Diakité qui a intimé tous les leaders de descendre des gradins pour aller au niveau de la pelouse. Je n’ai pas vu monsieur Toumba Diakité donné des coups à quelqu’un, je ne l’ai pas vu tiré sur qui que ce soit », a expliqué l’ancien ministre de la réconciliation.
Bah Oury affirme clairement qu’après leur descente de la tribune du Stade, beaucoup de leaders des Forces vives d’alors, ont reçu des coups venant des militaires et autres personnes qui ne portaient pas l’uniforme militaire. Sur la pelouse du Stade, il dit avoir vu Cellou Dalein Diallo qui avait perdu conscience, couché. Il a décidé de le secourir.
« Cellou Dalein Diallo avait reçu des coups et était à terre. Un coup de fusil avait blessé son garde de corps. Lorsque Commandant Toumba amenait les autres leaders pour les faire sortir de la pelouse, le fait que M. Cellou Dalein était à terre, j’ai demandé à un de nos militants, Abdoulaye 3 de prendre Elhadj Cellou et de le sortir d’ici. L’autre équipe avec les leaders était déjà partie. Nous nous sommes retrouvés derrière et malgré les coups qui pleuvaient, nous avons réussi à le sortir de la pelouse. On était poursuivis par des gens qui avaient des armes blanches et un qui avait vraiment un long bâton et qui était en train de vouloir nous armer. C’est à ce moment-là que j’ai aperçu le colonel Thiegboro. Comme je le connaissais, je lui ai fait signe et il est venu vers nous. Lorsqu’il est venu vers nous, ceux qui nous agressaient ont cherché autre chose à faire. Le Colonel Thiegboro a pris sa responsabilité en nous prenant en charge et il a hélé quelqu’un que je considère comme étant un des gardes de M. Sidya Touré, de venir nous aider à prendre M. Cellou Dalein Diallo. C’est comme ça qu’on est sorti stade », explique-t-il à la barre.
En sortant du stade sous l’escorte du Colonel Thiegoro Camara et ses hommes, Bah Oury dit avoir aperçu des jeunes « agglutinés », et une femme « entourée par des hommes en uniforme qui cherchaient à la dévêtir ».