Agé de 16 ans, Thierno Bella Diallo, mécanicien de profession a été tué par balle alors qu’il jouait au football aux environs de 17 heures à Bambéto magasin, en marge de la manifestation du FNDC, hier jeudi. Dans la famille mortuaire, c’est une remarquable consternation.
Ce vendredi, le maitre du jeune Thierno Bella Diallo et son père ont témoigné au micro de notre reporter. Lisez ces émouvantes interventions :
Alpha Oumar Sow, maitre de Thierno Bella :
«On était au garage du matin jusqu’au soir, parce qu’à chaque événement, je mobilise les enfants, je n’accepte qu’ils sortent. Nous avons les véhicules de nos clients pour les suivre afin d’éviter que les forces de l’ordre viennent les détruire ou les jeunes manifestants. Donc nous sommes restés jusqu’à 17heures et on s’est séparé pour que chacun rentre chez soi. Mais à chaque 17 heures, les jeunes se retrouvent au terrain de Kabakoudouya dans le quartier pour jouer au ballon. Au moment où ils jouaient, les forces de l’ordre ont quitté la route pour rentrer dans les quartiers. Il (Bella) était dans les guichets (au cours du match, Ndlr). Certains parmi eux ont vu les agents, au moment où Bella retournait pour voir d’où venaient les agents, un d’entre eux a tiré sur lui au niveau de son œil. Mais en ce moment, moi j’étais assis à la maison de sa famille pour préparer du thé. C’est là-bas que j’ai reçu un appel pour m’informer que Bella a reçu une balle et qui est finalement mort sur place. Après il a été transporté à l’hôpital Jean Paul II.»
En larmes, le père de la victime, Alhassane Diallo a aussi livré une version :
«C’est vers 17 heures que mon frère m’a appelé au téléphone, lorsque j’étais au travail pour demander le numéro de mon fils. Je lui ai dit que je ne le retiens pas en tête. Après il a insisté de lui donner en urgence sans me dire le pourquoi. En allant à la maison pour chercher le numéro, il m’a rappelé pour me dire que Bella a reçu balle. Quelques minutes plus tard, c’est sa maman qui m’appelle pour confirmer l’information. Nous envoyons le corps à la morgue d’Ignace Deen pour faire l’autopsie. Après ça, on va l’enterrer le corps. J’ai pardonné mon enfant, mais jamais son bourreau.»