Fraîchement sortie de prison, le responsable des opérations du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) à réagi dans l’émission Mirador sur FIM FM, ce mercredi 31 mai 2023, sur la situation sociopolitique du pays.
Ibrahima Diallo a déploré la conduite “unilatérale” de la transition par la junte dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya.
“Les choses ne vont pas dans la bonne direction. La crise a commencé par la manifestation qui a conduit à notre arrestation. Donc jusqu’à présent nous sommes dans la même crise. Les choses ne sont pas en train de bouger suffisamment. Certes, il y a la volonté des religieux de bien faire, de travailler à la conciliation, à l’entente. Le CNRD doit fournir beaucoup d’efforts pour rassurer l’opinion, mais aussi soutenir le rôle que les religieux sont en train de jouer afin de satisfaire déjà les préalables posés. Rien ne vaut la paix, la stabilité. Et aujourd’hui, pour obtenir la paix, il faut faire des concessions. Notre libération et la levée du contrôle judiciaire sur les 9 acteurs politiques ce sont des actes qu’il faut prendre en compte, mais ce n’est pas suffisant pour rassurer l’opinion nationale et internationale. Ce n’est pas suffisant pour mettre fin à la crise, assurer tout le monde autour d’un cadre de dialogue sincère. Il faut plutôt arrêter les harcèlements judiciaires contre les acteurs sociopolitiques. Ceux qui sont contraints à l’exil doivent pouvoir rentrer au pays. Aujourd’hui, il y a plusieurs détenus politiques en prison y compris ceux de la CRIEF. Il est clair que la détention préventive prolongée n’obéit pas au respect de la procédure, et au respect des loi. Les forces vives demandent à ce que ces détenus soient libérés sous contrôle judiciaire”, a souligné Ibrahima Diallo.
Après 9 mois en prison, les responsables Fndc ne comptent pas rester dans le noir. “Nous allons échanger avec nos camarades qui sont au dehors, faire le bilan et voir les perspectives immédiates à court et à long terme pour voir comment se repositionner et intégrer la dynamique afin de continuer la lutte citoyenne. Ce qui reste clair nos revendications sont connues, on demande le dialogue, il faut que le CNRD accepte de mettre en place un dialogue sincère sous l’égide de la CEDEAO”, a exigé l’activiste.
Sur la question du boycott du dialogue par les Forces vives de Guinée, Ibrahim Diallo apporte des précisons. “Le cadre de dialogue actuel est présidé par le Premier ministre et le Premier ministre a été nommé par le Président de la transition. Si vous prenez l’article 77 de la Charte de transition, il est clairement défini que les Forces vives doivent discuter avec le CNRD. Donc, le Premier ministre en président le cadre de dialogue devient juge et partie à la fois. Le gouvernement et le CNRD est une partie de la crise. C’est pourquoi, nous demandons une institution neutre qui accompagne le processus, pour organiser la discussion entre les forces vives et le CNRD”, a-t-il martelé le responsable des opérations du Fndc.