Inculpé d’offense au chef de l’État, le leader du MoDeL, Aliou Bah, a été placé sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry, ce lundi 30 décembre 2024.

Pour l’ancien bâtonnier Me Mohamed Traoré, “l’incarcération d’Aliou Bah est certes justifiée”, a-t-il dit, rappelant qu’elle n’est pas, toutefois, une première en Guinée. “Des pères de famille ont été privés de leur liberté pour des accusations montées de toutes pièces à des fins purement politiques ou de règlements de comptes”, a-t-il souligné.

L’avocat et membre du CNT a fait remarquer que certaines victimes de telles pratiques sous le régime précédent occupent aujourd’hui de hautes fonctions au sein de l’administration. “Nombre d’entre eux ont choisi de faire subir à d’autres citoyens ce qu’ils avaient eux-mêmes subi ou de fermer les yeux sur cette situation”, a regretté Me Traoré.

Malheureusement, a-t-il ajouté, le propre passé des victimes de l’injustice ne leur a pas servi de leçon. Car, au lieu de s’engager à combattre l’injustice, ils ont emprunté le chemin inverse.

S’agissant de la justice guinéenne, l’ex-bâtonnier espère qu’elle ne viendra pas un jour prétendre qu’elle n’était pas libre et qu’elle était contrainte de poser des actes contraires à la loi, comme l’ont fait certains magistrats le lendemain du 5 septembre 2021. « Ce jour-là, il n’y aura personne pour lui prêter une oreille », a-t-il prévenu.