Le procès d’Ibrahima Sory Condé, enseignant poursuivi pour viol, séquestration et chantage, s’est poursuivi ce mercredi 29 octobre 2025 devant le tribunal de première instance (TPI) de Mafanco.
À la barre, la jeune victime présumée, une infirmière de 27 ans, a livré un témoignage bouleversant sur les faits qui ont conduit au dépôt de plainte.
Lors de la précédente audience, le prévenu avait reconnu avoir eu une relation sexuelle avec la plaignante, qu’il affirmait consentie, tout en niant les accusations de séquestration et de chantage.
Mais ce mercredi, le récit de la jeune femme a dressé un tout autre tableau.
« C’est moi qui ai porté plainte pour viol, séquestration et chantage », a-t-elle déclaré d’une voix posée, visiblement émue.
Elle raconte avoir rencontré l’accusé pour la première fois à bord d’un taxi.
« Il s’est présenté comme chirurgien au CHU de Donka et m’a promis de m’aider à trouver du travail. Plus tard, il m’a rappelée et proposé un rendez-vous, après avoir même parlé à ma tante, à qui il avait dit vouloir m’aider et m’épouser. »
Selon son témoignage, elle a accepté de le retrouver au rond-point de Matoto, où l’homme lui aurait expliqué que sa voiture était en panne avant de lui proposer de monter sur une moto.
« Une fois arrivés à destination, il m’a demandé si j’avais un compte Orange Money. Je lui ai même donné mon code, car je lui faisais confiance. Puis, il m’a invitée à entrer dans une chambre. Dès que nous sommes entrés, il a fermé la porte à clé. Quand j’ai exigé qu’il l’ouvre, il a refusé. Il m’a ordonné de me déshabiller, ce que j’ai refusé. Il m’a ensuite déshabillée de force. J’ai crié, mais personne ne m’a entendue. »
La jeune femme affirme que son agresseur aurait filmé l’acte et confisqué son téléphone et son sac, qui contenait 200 000 francs guinéens.
« Pendant l’acte, ma mère m’appelait. Il a pris mon téléphone et m’a filmée, en me menaçant de publier les images si je parlais. Il a ensuite confisqué mon sac et m’a laissée seule, me demandant de l’attendre quelque part. Des passants m’ont finalement aidée à payer mon transport pour rentrer, car j’étais en état de choc », a-t-elle expliqué, la voix tremblante.
De retour à la maison, Mariama dit être restée silencieuse, jusqu’à ce que l’accusé contacte lui-même sa mère pour la menacer.
