Préoccupé par la situation des droits de l’homme en Guinée, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a tenu à organiser une séance de formation pour les députés sur cette problématique. La rencontre s’est tenue pendant deux jours à Kindia sur financement du Fonds des Nations unies pour la consolidation de la paix.
Cette rencontre est un cadre de réflexion et d’échanges sur les droits de l’homme et sur l’importance de la prise en compte du genre dans la législation, conformément aux instruments internationaux relatifs à l’égalité du genre et l’autonomisation des femmes.
La rencontre devait permettre aux participants d’accroitre leurs capacités à intégrer les droits de l’homme et l’égalité des sexes dans leurs relations avec leurs électeurs. Elle devait également permettre une meilleure compréhension par les députés du cadre de promotion et de protection des droits de l’homme et du genre en Guinée.
Dans son intervention, le Représentant du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), le Dr Patrice Vahard, a fait savoir qu’il y a eu des acquis dans la protection des droits de l’homme, mais que ces acquis restent fragiles.
«Honorables représentants du peuple, vous conviendrez avec moi que ces acquis restent encore fragiles et vulnérables aux démons de l’exclusion et du repli identitaire. Notre monde est si dynamique que consolider les valeurs de la solidarité humaine nous impose de constamment nous remettre en cause, de nous ouvrir et de partager ce qui nous différencie des inhumains. Nous n’avons pas d’autre choix que de conjuguer nos efforts pour pérenniser la culture des droits de l’homme; à travers la pratique, le respect du sacré de la vie, de la chose publique, du bien-être, de l’environnement et de l’Etat de droit. Vous conviendrez aussi que la meilleure protection des droits de l’homme s’opère au plan local; à la maison, au sein de la famille, sur la place du marché, à l’école, à travers des services publics performants, accessibles y compris aux plus démunis et à une administration judiciaire fiable et accessible», a-t-il indiqué.
Plus loin, le Dr Vahard a expliqué les difficultés auxquelles le monde est actuellement confronté : « Notre monde est confronté à une crise de leadership et à une crise de valeurs partagées. La solidarité est en recul ; le repli sur soi, sur son ethnie, sa région ou sa nationalité ressurgissent. Notre diversité est notre principale richesse. Il revient à chacun de nous qui exerce une parcelle d’autorité, de la maison, au village, du quartier à la cité d’incarner ce leadership transformationnel. C’est ce à quoi nous engage l’agenda 2030 pour transformer le monde. »