L’Union des forces républicaines (UFR) s’élève contre les conditions entourant l’élection présidentielle du 28 décembre 2025. Interrogé ce mardi 30 septembre, le secrétaire général du conseil national des jeunes du parti, Mouctar Kalissa, estime que le processus électoral en cours ne garantit ni l’inclusivité ni la transparence. « Nous venons d’entendre le président de la transition se prononcer sur la date de l’élection présidentielle. Pour nous, c’est comme un spectacle dont nous ne sommes pas concernés », a-t-il déclaré, regrettant que le leader de l’UFR, Sidya Touré, soit empêché de concourir.
Selon lui, cette exclusion revêt deux dimensions. « D’une part, la Constitution parle de la limitation d’âge, ce qui exclut déjà M. Sidya Touré. D’autre part, les autorités refusent de renouveler ses documents administratifs et même son enrôlement. C’est donc une exclusion déguisée. »
Pour le parti, cette démarche va à l’encontre de l’esprit de la transition. « La transition n’a pas pour vocation d’exclure un fils du pays ou un leader politique. Elle doit au contraire réunir tout le monde afin d’aboutir à un résultat positif. »
L’UFR s’interroge également sur la pertinence du processus électoral engagé. « Peut-on organiser une élection en excluant les grandes formations politiques ? C’est impossible », insiste Kalissa, qui pointe du doigt l’absence de dialogue réel et dénonce le non-respect des engagements des autorités. « Le 31 décembre 2024, le président avait déclaré qu’il quitterait le pouvoir, qu’aucun jour ne serait ajouté à son mandat. Mais qui est là aujourd’hui ? C’est toujours lui. »
Au-delà de l’exclusion, le parti dénonce un climat délétère marqué par des disparitions inquiétantes. « Combien de jeunes Guinéens aujourd’hui ont disparu ? Combien de leaders d’opinion sont portés disparus ? » s’interroge-t-il, évoquant un environnement d’intimidation incompatible avec un scrutin apaisé.
Le flou entourant le nouveau Code électoral alimente également les inquiétudes. « Pratiquement tout ce qui se trouve aujourd’hui autour de la table, l’UFR n’est imprégné d’aucune information. La preuve, vous avez entendu qu’on a levé la sanction de l’UFR. Depuis ce jour, jusqu’à présent, on n’a reçu aucune notification disant que la suspension est levée. En administration, seul l’écrit fait foi, pas les déclarations verbales », rappelle-t-il, dénonçant une volonté manifeste de « baliser le terrain pour qu’il y ait un seul homme unique sur le terrain politique. »
Face à cette situation, le parti choisit pour l’instant de rester en retrait tout en réaffirmant son attachement à son leader. « Nous sommes là en tant qu’observateurs. Nous regardons le spectateur qui se prononce sur son spectacle. Nous n’avons qu’un seul champion, c’est M. Sidya Touré, notre coach, notre maître, notre idole, notre messie», conclut Mouctar Kalissa.