Le 25 mars 2021, un décret a vu jour, relatif au partage d’infrastructure et d’interconnexion des réseaux en Guinée. Mais aujourd’hui, le Directeur général de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) dévoile que le secteur assiste à l’épanouissement d’une force terrible pour le pays.
«Il y a des multinationales qui en veulent encore à la Guinée[…]», a signalé Yacouba Cissé, lors d’une conférence de presse ce jeudi.
Le décret de partage d’infrastructure mentionné ci-haut, obligerait des multinationales existantes dans le pays à accepter les ‘’petits opérateurs’’ qui n’ont pas assez de moyens de faire la couverture nationale. «Cela veut bien dire, obligation de partage d’infrastructure, non seulement cela aide à équilibrer le marché, en plus, limiterait la pollution d’hygiène…», poursuit-il.
En Guinée, une seule société téléphonique est en règle, dévoile le DG de l’ARPT. «Nous sommes en train de régulariser les Licences des autres. On cherche à ce que les deux autres (MTN et Cellcom) qui opèrent illégalement se régularisent. Cela fait deux ans, ils trichent. On fait en sorte qu’ils prennent la bonne route. L’Etat pouvait tout simplement fermer, mais on fera perdre des emplois.»
«99% des Guinéens aujourd’hui, ont la nostalgie de la SOTELGUI. Pourquoi ? Les Guinéens sont nationalistes. Nous avons toujours combattu l’injustice en Afrique. Avec l’absence de notre opérateur national, on a enfanté un éléphant qui est en train d’écraser la Guinée. On ne peut pas accepter cela. Nous avons toujours refusé la domination, on continuera à refuser la domination étrangère. Donc ce décret sur les transactions viendra réglementer les transferts monétaires, bancaires et dans d’autres pays comme la Côte-d’Ivoire, le Ghana, le Congo, le Sénégal. Tous ces pays aujourd’hui, sont avance par rapport à la Guinée parce qu’il y a une réglementation dans ces pays qui régulent les transactions. Ce décret vient pour nous renforcer pour qu’en fin, l’Etat guinéen puisse réclamer ses droits vis-à-vis des opérateurs économiques qui longtemps, depuis l’avènement de leurs activités dans notre pays ne payent rien du tout, juste le ticket d’entrée», révèle Yacouba Cissé.
Le Directeur général de l’ARPT a dénoncé aussi ces opérateurs de téléphonie mobile qui ont des attitudes non conformes aux réformes engagées. « Il y a un arrêté qui fait actuellement beaucoup de tollé dans la presse et au niveau international. C’est l’arrêté que le ministre des Télécoms a signé et a envoyé à l’ARPT pour application. Nous sommes surpris du comportement de certaines multinationales qui veulent soumettre la Guinée. Sur le trafic national composé du trafic inter réseau et trafic intra réseau, le ministre voulait appliquer le tarif qu’il a trouvé en place. Les gens faisaient un trafic inter réseaux à 30 GNF par minute. Il a dégraissé de 10 GNF ce trafic. Il s’agit de la réduction de 10 GNF sur le trafic OFF NET qui passe de 30 GNF à 20 GNF par minute et l’instauration de la redevance sur le trafic ON NET de 20 GNF par minute. On a même été jusqu’à nous convoquer au GSMA, le congrès mondial des réseaux mobiles qui se tient chaque année à Barcelone. La délégation guinéenne, après avoir écouté, GSMA a dit qu’ils n’avaient pas raison. Car ils se sont basés sur des études en excluant les structures de l’Etat guinéen (ARPT, impôts, DNI, BCRG, Douane, MPTEN). Les 20 francs de l’arrêté ne sont pas une surtaxe, mais plutôt une redevance. On est en train d’instrumentaliser l’opinion publique. »