Depuis sept (7) mois maintenant, les enseignants contractuels communaux, peinent à obtenir leur salaire. À deux semaines du début des examens nationaux, le Syndicat national de l’éducation a alerté le gouvernement guinéen sur cette situation.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 30 mai 2023, le Syndicat national de l’éducation (SNE), a invité les ministres de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD) et de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation (MEPU-A) « à communiquer sur la date de paiement des 7 mois d’arriérés de salaire des enseignants contractuels communaux totalement bloqués à l’intérieur du pays n’ayant aucun moyen de subsistance à plus forte raison de transport pour regagner leur famille respective».
Le SNE se dit « soucieux » de la stabilité dans les concessions scolaires du pays, surtout les centres d’examens de l’intérieur du pays. Car, dit-il, « les pauvres élèves du monde rural, après avoir été victimes de nombreuses perturbations de cours du fait des grèves récurrentes des enseignants contractuels communaux, du recensement et autres ne doivent pas aussi subir de perturbations pendant le déroulement des examens nationaux. Il est de la responsabilité de l’État d’agir à temps. Car gouverner, c’est prévoir et anticiper les crises. Ils ne sont pas responsables de ce qui se passe actuellement dans notre système éducatif et doivent être mis dans les mêmes conditions d’enseignement- apprentissage et d’évaluation que les candidats des centres urbains ».
Dans ce même communiqué, le syndicat national de l’éducation dit constater avec « une inquiétude grandissante» le retard tant dans l’émission des bulletins de paie que dans le virement des salaires des fonctionnaires dans les banques primaires du pays et ce 42 jours après le dernier virement en date du 18 avril dernier pour permettre aux fonctionnaires de bien passer les fêtes religieuses.
À en croire le SNE, depuis le 26 mai, les fonctionnaires sont regroupés devant les banques sans obtenir le moindre franc. Et ce de 6 h à 19 h.
Pendant ce temps, le budget des examens nationaux session 2023 serait revu drastiquement à la baisse même si le nombre de candidats est passé de 540.105 candidats en 2022 à 652 902 candidats en 2023. Ce qui laisserait pour le syndicat, « transparaître l’hypothèse d’une réduction des centres d’examens nonobstant l’expérimentation des caméras de surveillance dans certains centres. Face aux nombreux cris de cœur et des appels incessants d’enseignants venant de tous les quatre coins du pays, le syndicat national de l’éducation (SNE) , dans son rôle de force sociale de veille, d’alerte, d’interpellation et de propositions invite le gouvernement à sortir de son mutisme à l’effet d’expliquer clairement les raisons de ce retard inédit tant dans l’émission des bulletins que dans le virement des salaires. Une communication gouvernementale ne serait-ce que provenant du ministre du Budget aiderait à dissiper les inquiétudes et faire taire des rumeurs distillées çà et là dans la cité par des marchands d’illusions».
Par ailleurs, le syndicat national de l’éducation a tenu à informer les enseignants de Guinée qu’il n’est au courant « d’aucune prétendue augmentation de salaire indiciaire ou de primes qui justifierait le retard du paiement des salaires. Le recensement tant démarré en fanfare tarde à faire ses effets et les négociations entre les centrales syndicales et le gouvernement n’ont pas encore commencé. Bien malin celui qui pourra justifier ce retard par une quelconque idée d’augmentation de salaire ».