A en croire le président de l’ONG Avocat Sans frontière, nombreuses sont ces prisons en Guinée qui sont construites depuis le temps colonial et qui ne répondent plus aux normes nationales et internationales. Il a ensuite exposé les conditions de vie déplorables des détenus dans ces centres pénitentiaires avant d’interpeller le gouvernement à prendre des précautions.
Me Christophe Labilé Koné, a signalé également les conditions de vie et de travail des agents pénitenciers. Là, il a souligné que le mauvais entretien de ceux-ci provoque de nos jours qu’il y a des trafics de stupéfiants dans ces centres et des évasions massives.
«Le prisonnier en rentrant, il rentre avec rien. Comment se fait-il qu’on puisse trouver dans une prison, des armes et de la drogue. Il y’a forcément des complices dehors et à l’intérieur même parce que ce ne sont pas ces prisonniers qui se gèrent entre eux. Il y’a des gardes pénitentiaires qui les gèrent. Les téléphones ne sont pas tombés du ciel… Donc c’est vraiment surprenant qu’on puisse trouver ces objets-là dans une prison. Ce qui donne vraiment à réfléchir», a exprimé l’avocat.
Le procureur général près la Cour d’appel de Conakry a effectué une série de visite dans plusieurs maisons centrales du pays. Au cours de ces tournées, il a remarqué des évasions en grand nombre dans ces zones. Cependant, le président de l’ONG Avocat Sans frontières a affirmé que ce contrôle doit avoir lieu de façon régulière «pour que ces brigands ne puissent plus continuer à être plus dangereux en étant en prison.»
Sur les conditions de vie et de travail des gardes pénitenciers, l’avocat a laissé entendre que payer un agent qui est en train de garder un prisonnier à 100.000 ; 200.000 ou 500.000 à Conakry, c’est dérisoire. « Cela laisse place à la tentation. Vous êtes en train de garder quelqu’un qui est en prison et qui est poursuivi pour des milliards, il peut vous faire miroiter un lendemain meilleur. Et la tentation finie toujours par payer. Donc aux autorités de la justice de donner aux gardes pénitentiaire des moyens pour bien faire leurs travails mais aussi qu’ils soient mieux traités. Parce que ce sont des fonctionnaires de l’Etat qui ont accepté de sacrifier leurs vies aux risques de garder des prisonniers», a-t-il lancé.
«Nous avons tout le temps interpellé les autorités guinéennes. Un prisonnier ne veut pas dire qu’on a perdu tous ses droits. C’est juste qu’à un moment donné, ils ont des démêlés avec la justice. Donc ils doivent bénéficier de tous les droits qu’un prisonnier doit avoir, selon la loi. Et pour ça il faut que le milieu carcéral soit assaini, ces prisons ne répondent plus aux normes nationales et internationales, la maison centrale de Conakry est surpeuplée, ce n’est pas normal», dira-t-il ensuite.
«Il y’a ce qu’on appelle parois dans les prisons des autres pays. Où le prisonnier peut être en contact avec sa famille, ou il y’a un téléphone fixe pour les permettre de communiquer avec l’extérieur. Parce qu’ils ne doivent pas avoir des téléphones portables. On ne doit pas les priver systématiquement de leurs communications. Ils ont enfreint à la loi certes, mais ils ont quand même des droits. Donc nous interpellons les autorités afin de créer les conditions de vie plus meilleures pour nos amis en prison.»