Dans le dossier des massacres au stade de Conakry, l’histoire d’une réunion tenue à la veille des ses événements revient souvent dans les débats. Ce mardi 29 novembre 2022, Me Jocamey Haba est revenu sur les participants à cette réunion et son objectif.
A en croire les procès verbaux d’audition des témoins, cette réunion avait été tenue en vue de préparer la sécurité des manifestants au stade. Les participants à cette rencontre étaient entre autres, le chef d’état-major général des armées, les chefs d’état-major particuliers et le Directeur national de la police et son adjoint.
Me Jocamey Haba, l’un des avocats du capitaine Moussa Dadis Camara, a décliné les noms des participants et leurs version devant le tribunal. Il s’agit du colonel Sanoh, chef d’état-major général des armées, le général de brigade Ibrahima Baldé, chef d’état-major de la gendarmerie et le général Ansoumane Kaba chef d’état-major de l’armée de terre, au moment des faits. Selon ces officiers supérieurs, il s’agissait de prendre des dispositions sécuritaires relatives à la manifestation. L’avocat estime que c’est la réunion dont les gens confondent à une réunion qui serait préparatoire des massacres.
«A la veille de la manifestation, j’ai reçu l’ordre du président de la République de consigner tous les militaires, à l’exception de la gendarmerie et de la police qui seront chargés du maintien d’ordre. En exécution de ses instructions j’ai convoqué au camp Alpha Yaya, à la présidence tous les chef d’état-major (particuliers), le directeur national de la police et son adjoint. À l’occasion j’ai répercuté la consigne qui m’a été donné par le chef de l’État. J’ai appelé chacun a prendre ses responsabilités pour coordonner et faire respecter les instructions reçues», a expliqué le chef d’état-major général, le colonel Sanoh sur PV d’audition. Cette réponse a été donnée lorsqu’on lui a demandé : concernant la manifestation elle-même, quelle disposition avez-vous pris ?
Le général de brigade Ibrahima Baldé, chef d’état-major de la gendarmerie au moment des faits, a également donné la même version : «A la date du 27 septembre 2009, j’ai été convié à une réunion à l’état-major général des armées. Au cours de cette réunion, il a été question de prendre des dispositions concernant des informations qui étaient en notre possession et disposition sécuritaire à mettre en place. Il a été retenu, que s’il y avait marche que seul la gendarmerie et la police nationale devraient assurer le maintien d’ordre. Les autres corps devraient être casernés.»